Nous quittons le Sud Ouest du pays pour nous rendre directement au nord Est, autant dire que l’on a littéralement traversé le pays. La liason n’étant pas possible en une journée (enfin en théorie si, mais en comptant les retards des bus c’est compliqué) nous nous arrêtons une nuit à Phnom Penh.
Cette nuit n’a pas été la meilleure idée de notre voyage, en effet nous nous rendons compte une fois partis, le lendemain matin, que nous n’avons plus d’appareil photo, oublié dans le bus précédent.
Ce n’est pas très grave, ce n’est que du matériel. Et puis perdre 1 semaine de photo sur un an de voyage ce n’est pas non plus la fin du monde, mais vous comprendrez que l'on n'était pas ravi, et on s’excuse d’avance pour la qualité des photos qui peut s’en ressentir. Nos téléphones n’étant pas si bien que ça !!
Kampong Cham
Nous arrivons donc à Kampong Cham, ville pas si petite que ça, mais que nous n’avons presque pas vus car nous sommes directement allés à l’extérieur de la ville dans un "hôtel" tenu par une ONG Cambodgienne dans un petit village. Nous passons de belles journées à côtoyer les volontaires, qui nous ont très bien accueillis, et découvrir les villages environnants.
Dès notre arrivée on nous propose de venir avec des cambodgiens pour déplacer des ruches. Un peu surpris, on les regarde faire un feu pour endormir les abeilles puis récupérer l’essaim avec les mains afin de l’emmener vers une de leurs ruches dont ils pourront récupérer le miel. Ici pas de protection, on vient en short et en tongues en espérant ne pas se faire trop piquer.
Le soir nous sommes invités à aller voir un des matchs de l’équipe de France dans une famille, nous nous retrouvons donc nous 2 avec 4 autres volontaires français dans la pièce principale d’une maison Cambodgienne devant une petite télé. Dans ces petits villages, tout le monde dort dans la même pièce, et donc bien sûr dans la pièce ou il y a la télé. Notre hôte nous donne donc rapidement une couverture et des oreillers, on éteint la lumière et toute la famille s’endort pendant que nous restons entre Français devant la télé en essayant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas les réveiller. Effectivement avec le décalage horaire les matchs finissent tard ici et c'est donc silencieusement que nous fêtons cette victoire en quart de finale.
Le lendemain on loue des vélos pour pouvoir aller explorer la campagne alentour. Nous nous rendons sur une petite ile à une 20ène de kilomètres de là, et passons la journée à nous balader en observant le spectacle des villages, des champs et des des paysage qui nous entourent. Nous quittons l'ile par un bac, que nous attendons au milieu de cambodgiens hilares de nous voir avec nos vélos au milieu de leurs vaches.
Bon bien sur au bout d’un moment ça commence à être compliqué de pédaler, les vélos ne sont pas super non plus et on a fait pas mal de route, on est donc presque content de devoir s’arrêter sur le retour pour laisser passer une belle averse. Malgré tout, on est content que la mousson nous laisse quand même des temps secs dans la journée.
Nous finissons notre séjour ici par une escapade pêche avec un pêcheur et sa famille. Il commence par nous expliquer sa technique et nous explique que la plupart des pêcheurs du coin ne se contentent pas de pêcher mais font aussi de la pisciculture. Ils achètent des petits poissons qu’ils élèvent dans des cages sur la rivière et les revendent chers quelques mois plus tard quand ils ont bien grossi. La pêche au filet permet de compléter les revenus, de se nourrir et de pêcher des petits poissons pour nourrir ceux de la pisciculture. Nous l’avons donc accompagné nourrir ses poissons, et avons été impressionné du nombre qui s'entassent dans cette cage. Puis il a essayé de nous apprendre à pêcher en lançant le filet. On dit bien essayé car c’est une technique assez compliquée, il faut avoir le bon geste pour que le filet se déplie comme il le faut et nous n’avons pas du tout obtenu le même résultat que lui !!
Nous avons passé un très bon moment sur son bateau avec sa famille, et avons bien rigolé en observant ses enfants jouer avec les petits poissons qu’il venait de pêcher.
Kratie
Nous continuons notre route vers le nord en remontant le Mékong et nous arrêtons à Kratie, afin d’observer des dauphins d’eau douce.
Il y a ici une zone dans laquelle se regroupent de nombreux dauphins de l'Irrawaddy. Ces dauphins sont plus foncés que ceux que l’on a l’habitude de voir en mer, n’ont pas le même nez et ne sautent pas au dessus de l’eau mais se contentent de «rouler» à la surface pour pouvoir respirer. Nous souhaitions aller à leur rencontre en kayak, mais la mousson rend la rivière trop dangereuse et nous optons donc pour un bateau à moteur. C’est difficile de les prendre en photo, déjà parce que leur couleur foncée se confond avec la couleur de la rivière, mais aussi parce que nos téléphones ont un temps de réaction assez lent comparé à leur temps hors de l’eau ; mais nous avons vraiment vu beaucoup de dauphins. Peu importe où nous posions notre regard il y en avait autour de nous se déplaçant souvent à plusieurs.
Nous nous promenons aussi dans les environs, visiter les villages alentours et quelques temples. Nous retrouvons ici du « sticky rice », cuit dans des bambous comme nous en mangions au Laos, mais ils le mélangent avec des cacahouètes et il est bien moins bon.
En visitant un second temple, basé en haut d’une colline, nous restons bloqués un bon moment pour laisser passer une averse, suivie par un énorme orage. C'était quand même vraiment impressionnant et nous n’avons pas le souvenir d’avoir vu un orage si violent, de quoi faire peur à Lise qui pourtant en temps normal adore regarder les orages (mais généralement quand la foudre tombe juste à côté de nous on préfère regarder les éclairs depuis une maison plutôt qu’abrités au milieu de la seule colline du coin).
Mondolkiri
Nous finissons notre séjour dans ce coin du Cambodge par 3 jours dans la province du Mondolkiri.
Nous avons beaucoup hésité d’aller dans cette province, réputée pour sa jungle et ses éléphants. En effet malgré tous les superbes retours des voyageurs qui y sont allés nous redoutions de faire un trek dans la jungle à cette période. Les sangsues c’est sympa mais nous n’avons pas non plus envie d’en avoir trop trop. Finalement, après tant de jours à regarder la pluie tomber nous sommes en manque d’activité et de randonnées, tant pis pour la pluie et les sangsues on se lance dans l’affaire et on espère qu’on aura quelques éclaircies.
Arrivés dans la ville nous réservons un séjour de 2 jours avec une association qui protège les éléphants. Cela consiste en une journée avec des éléphants (dans une sorte de « maison de retraite » des éléphants; l’association rachète aux villages alentours des éléphants dont ceux qui sont trop vieux pour travailler et qu’ils laissent mourir à petit feu) où on peut les observer dans un état de « semi-liberté » (ils n’y a pas d’enclos mais ce sont des éléphants domestiqués qui ne seraient probablement pas capable de se nourrir seuls donc on ne peut pas trop dire qu’ils sont vraiment en liberté non plus), les nourrir et les baigner.
Le second jour, après une nuit dans un hamac nous partons pour une randonnée dans la « jungle ». On met des guillemets car leur jungle ressemble plutôt à une forêt, ce qui ne nous déplait pas non plus car elle est du coup moins dense, et il y fait moins chaud. Au contraire, nous traversons des paysages variés, découvrons des champs de noix de cajous, des cascades magnifiques.
Nous nous retrouvons pour ce trek dans un gros groupe composé d’une moitié d’espagnols et de l’autre de français et belges. L’ambiance est très sympa, celà faisait longtemps que l'on n'avait pas marché en chantant tout le repertoire des Disney, ce qui a grandement contribué à faire de cette aventure une si chouette expérience. Nous avons aussi eu assez de chance sur la pluie, surtout le premier jour où il n’a plu que pendant notre sieste. Pendant la randonné par contre nous n'avons pas échappé à quelques averses, et même si l'on est content qu'il n'ai pas plu toute la journée, le terrain était bien glissant et nous avons passé une bonne partie de la journée à marcher dans de la boue. Thomas est devenu un expert en glissades plus ou moins contrôlées, mais reste le seul du groupe à ne pas être tombé !
Il faut tout de même avouer que l'on n’était pas très à l’aise à côté des premiers éléphants que nous avons vu, ils sont assez gros, imposants et sentent de très loin les bananes que l’on a dans nos mains. Lise s’est pour ainsi dire faite racketter par le premier éléphant que l’on a croisé !
Ensuite nous prenons un peu plus l’habitude et remarquons qu’ils sont tous différents, certains n’ont pas peur de nous et s’approchent beaucoup, on peut les toucher et les caresser ; avec d’autres il vaut mieux garder nos distances et on remarque tout de suite qu’ils sont plus agressifs.
Les accompagner dans la rivière pour se laver est une toute autre expérience, si on a été un peu décu de ne pas les voir jouer dans l'eau comme on avait pu les observer faire au Sri Lanka on était cependant bien content qu'ils ne se déplacent pas trop. Car dans la rivière et avec le courant on est moins à l’aise pour les esquiver et on ne rigole pas toujours quand l'éléphant se rapproche trop de nous.