N’étant pas encore en grande forme nous redoutions un peu les 7 heures de bus qui séparent Mendoza et Santiago. Finalement c’est surtout le passage de la frontière qui a été long. N’ayant pas le droit d’importer des produits d’origine animale ou végétale les sacs sont tous passés au peigne fin, les soutes des bus complètement vidées et fouillées, et pour finir des chiens viennent renifler chaque petit sac pour s’assurer que nous n’ayons aucun des produits interdits.
Une fois arrivés nous nous rendons compte que ça fait longtemps que nous n’avons pas été dans une grande ville, mais on reprend assez rapidement nos repères.
Nous n’avons pas gardé de temps pour visiter la ville, en partie car nous étions pressés de récupérer notre van, et en partie car l’on sait que l’on y reviendra avant de quitter le Chili. Nous passons simplement une bonne soirée à nous promener dans le centre et le beau quartier de Bellavista.
Notre nouvelle maison pour un mois et demi
Nous nous rendons de bon matin à « Wicked camper » récupérer notre voiture et faisons ainsi la rencontre du Farkas.
La grande particularité des vans de cette marque est leur design extérieur, ils sont tous tagués avec des dessins plus ou moins beau. Nous en avons aperçu beaucoup lorsque nous étions vers San Pedro de Atacama, et les designs varient du marrant au bof bof. Le notre à l’avantage d’être coloré, mais il arbore fièrement la tête d’un monsieur Farkas dont nous ne savons rien.
Devant notre air incrédule le monsieur de l’agence nous explique que ce Farkas est un milliardaire Chilien connu et aimé car il donne beaucoup d’argent à diverses œuvres de charités et personnes dans le besoin. Bref beaucoup de Chiliens trouveraient ça sympa d’avoir un président qui donne de l’argent à tout le monde, d’où l’idée du van « Farkas presindent 2022 » (faute d'ortographe d'origine... ).
L’idée ne doit pas non plus plaire à tous car un des coté du van a été vandalisé par une personne apparemment mécontente...
Nous sommes quand même bien content de notre véhicule, et débutons ainsi une autre étape à notre voyage. Fini les sauts d’hôtels en hôtels, les repas au restaurant midi et soir, nous avons maintenant une maison sur roue pour les 7 prochaines semaines. Ca nous laisse donc le temps de descendre tranquillement avant de devoir rendre le van à Punta Arenas, en Patagonie.
Nous ne connaissons pas encore notre itinéraire et improviserons au fur et à mesure. Il y a tellement de choses à voir dans les 3000km qui nous séparent de la Terre de feu que nous n’avons pas tout regardé, d’autant plus que nous avons les papiers pour pouvoir passer en Argentine et prévoyons d’alterner entre les deux pays en fonction de ce qui nous paraît le mieux.
Pour le moment nous savons simplement que nous souhaitons visiter Valparaiso, une ville chilienne au bord du pacifique.
Valparaiso
Le trajet pour aller à Valparaiso n’est pas très long, mais on comprend rapidement que nous n’irons pas très vite avec notre voiture, difficile de dépasser les 100km/h même lorsque la route le permet ! Notre voiture arbore fièrement sur l’arrière : « Appuye sur le klaxon si Farkas est ton président » on se retrouve donc régulièrement klaxonnés puis doublés par des chiliens hilares.
Valparaiso est pour beaucoup une étape incontournable lorsque l’on visite le Chili et on comprend rapidement pourquoi. Arrivant dans cette jolie ville dans la soirée, nous prenons notre temps pour choisir l’emplacement ou nous passerons notre première nuit dans ce van. On vise d’abord une plage sympa sur laquelle on se pose pour une balade, mais lorsque le soir commence à se rapprocher on lui trouve finalement 2 défauts : il y a encore trop de monde sur ce parking pour que nous y soyons à l’aise, et la vue n’est pas dégagée pour le coucher du soleil. Nous nous dirigeons donc vers un parking un peu plus haut offrant une superbe vue sur la côte. Nous ne serons pas les seuls à profiter de ce coucher de soleil ici, mais l’endroit est magnifique avec des dizaines d’immenses pélicans qui volent tout prêt devant le soleil couchant. C’est parfait pour ouvrir notre bouteille de champagne et baptiser le Farkas !
La ville est tout simplement magnifique, s’étendant sur une dizaine de collines au dessus de la mer avec des maisons construites en taules de bateaux peintes de toutes les couleurs. Les nombreux téléfériques qui facilitent les montées et descentes qui peuvent être raides, contribuent au charme de la ville, tout comme les nombreuses œuvres de street-art.
Nous profitons d’un tour gratuit de la ville en français pour en apprendre un peu plus sur ce sujet notamment, mais des explications de certaines pièces nous racontent aussi une histoire du pays, de ses actualités, ses célébrités et des revendications du peuple.
Le sujet des Mapuche (que nous découvrons ici), est ainsi régulièrement mis en avant de manière plus ou moins implicite. L'histoire de ce peuple natif du Sud du pays privé de ses terres par le gouvernement au moment de l'indépendance est encore bien vivante. En effet, ses membres continuent de demander un traitement équitable et sont victimes de violences et de racismes de la part d'une bonne partie des chiliens, ce qui produit des crises régulièrement. Un jeune Mapuche a ainsi été tué par la police seulement 2 jours plus tôt.
Nous apprenons aussi que cette ville a été pendant longtemps importante dans l’histoire du Chili car elle est devenue un port important sur la route de la ruée vers l’or américain. Cet afflux de ressource à fait de la ville une des plus avancées du pays, jusqu’à ce que l’ouverture du canal de Panama le rende obsolète. La ville a alors perdu de sa splendeur, certains quartiers sont tombés à l’abandon et les habitants dans la pauvreté…
Heureusement le tourisme redonne un nouvel essor à cette ville qui en profite pour se refaire une beauté !
Ce n’est pas la première fois que l’on profite de tours gratuits de villes, et à chaque fois nous trouvons que c’est vraiment intéressant. En plus de visiter la ville nous apprenons toujours beaucoup sur le pays que nous visitons !
Bref Valparaiso nous a charmé.
Après une longue journée à déambuler partout, nous nous trouvons un endroit un peu plus calme pour passer la nuit. Enfoncés dans une forêt de pin, nous avons l’impression d’être tout seuls, et pourtant dès que l’on commence à cuisiner des chiens viennent nous rejoindre. Si nous ne sommes pas très à l’aise au début, nous apprendrons assez rapidement à diner en leur compagnie et nous ferons de nouveaux copains canins de nombreux soirs.
La cote sud de Valparaiso
Nous démarrons ensuite notre route vers le Sud, en commençant par suivre la côte durant 2 jours. On y croise des villages de pécheurs coincés entre mer et estuaires, des plages de sable noir surplombées de falaises, et une foule d’oiseaux marins.