Une fois la frontière avec le Timor-Oriental passée, nous sommes rapidement surpris par la différence, et pourtant nous sommes encore sur l’ile du Timor. De ce côté de l’ile les routes sont en meilleures état, mais il y a aussi plus de végétation et c’est plus vert ! Nous sommes aussi contents de traverser des villages avec des maisons traditionnelles, nous n’avons pas pris de photos depuis les fenêtres du bus mais leurs toits en paille (ou chaume) vont presque jusqu’au sol et il y a de petites ouvertures en guise de portes (mais il doit quand même falloir se baisser un peu).
Nous ne prenons pas le temps de visiter le côté Indonésien du Timor, qui n’est pour nous qu’une étape pour prendre un avion vers Ende sur l’île de Flores. Flores est supposée être l’une des plus jolies îles d’Indonésie, tout en étant assez sauvage et pas encore très touristique. Puisque nous avons passé longtemps au Timor finalement, il ne nous reste qu’une petite semaine avant de quitter l’Indonésie pour les Fidji, et nous nous contenterons des deux lieux les plus touristique de l’ile : la ville d’Ende avec le volcan Kelimutu, et celle de Labuan Bajo pour accéder au parc de Komodo. On aurait aimé parcourir l’île et découvrir ses paysages et villages, mais pour ne pas tout faire à la course et avoir le temps de profiter nous relierons les villes en avion.
Notre séjour à Ende :
Nous arrivons donc à Ende en avion depuis Kupang, au Timor Indonésien. Notre première vision de l’ile de Flores c’est les vallées vertes qui terminent jusqu’à la mer avec les montagnes qui culminent dans les nuages. Tout simplement magnifique. Cette petite ville est située au milieu de l’île et est principalement utilisée comme étape pour accéder au volcan Kelimutu et ses 3 lacs aux couleurs changeantes.
Des galères en scooter
Pour profiter de nos derniers jours en Asie nous décidons d’aller jusqu'au volcan en scooter (il faut contourner entièrement la montagne), on remarque vite sur la carte la route principale, qui contourne le volcan par le nord, qui est réputée pour être très belle ; mais pour éviter de revenir en repassant par la même route (et les paysages depuis l’avion nous ayant charmés), nous regardons s’il est possible de passer par le sud du volcan et de longer ainsi la côte. Sur notre GPS il y a bien un passage marqué. Nous imaginons bien sur que ce ne sera pas une vraie route mais on le sent bien et on décide de tenter le coup puisqu’on a toute la journée devant nous.
Les heures suivantes nous montrerons que même après 6 mois à rouler régulièrement en Asie au hasard, nous n’avions pas encore tout vu. La route traverse quelques villages, entre montées et descentes avant de se transformer en chemins de plus en plus petits et pierreux. On aurait préféré une moto-cross plutôt que notre petit scooter pour passer ici, et nous faisons des pauses pour le refroidir en passant dans des petits ruisseaux et nous relaxer par la même occasion. Pour arranger le tout, nous sommes en plein dans le brouillard et la pluie, donc on ne verra rien des paysages auxquels nous nous attendions et les pierres sur lesquelles nous roulons sont rendues glissantes.
Et ce qui devait arriver arriva, nous avons connu notre première chute. On vous rassure tout de suite c’était une bébé chute : le scooter peine dans une montée humide puis on se retrouve à repartir en arrière avant de devoir laisser le scooter tomber. Lise part dans une jolie roulade arrière (voire plusieurs) sans aucune égratignure alors que Thomas parvient à rester debout.
Tout va bien donc et on en rigole en repartant, mais on commence quand même à regretter ce choix de chemin et nous n’étions pourtant pas encore au bout de nos galères.
Quelques kilomètres plus loin, toujours isolés dans nos montagnes, le scooter cale. On le redémarre mais rebelote à la première accélération. Pris d’un vilain doute, on ouvre le réservoir qui comme on le craignait est vide. Ça peut paraître être la panne la plus débile du monde mais on a des circonstances atténuantes ! Lors de nos précédentes aventures il nous est déjà arrivé d’avoir des compteurs d'essence qui ne marchaient pas et dans ces cas là on prenait soin de regarder de temps en temps le réservoir pour savoir s’il nous fallait le remplir. Sauf que ce scooter là était traitre, l’aiguille a bien commencé par descendre et nous a donc donné l’impression qu’il était ok. Mais le fait est là : au lieu d’un demi-plein comme indiqué, nous nous retrouvons au milieu de nulle part sans une goutte d’essence dans notre réservoir.
Dans cette galère nous sommes à nouveau finalement chanceux, car après avoir passé les 2 dernières heures sans croiser personne ni voir aucune maison nous entendons maintenant des bruit d’animaux et d’enfants ce qui nous laisse espérer que le prochain village ne soit pas très loin.
Nous voilà donc parti en poussant le scooter dans cette direction avant de trouver de l’essence dans la première maison que l’on croise. Nous n’avions pas l’air très malin, en particulier Lise qui, plus rapide que Thomas et le scooter, s’est retrouvée devant quelqu’un de perplexe sur ce qu’elle fait là et pourquoi il lui faudrait de l’essence alors qu’elle est à pied. Tout le monde a bien rigolé quand ils ont compris !!!
Une fois cette étape passée, la route est un peu meilleure, et la visibilité aussi. Nous avons passé plusieurs villages, et les gens sortaient tous pour nous regarder tellement ils étaient surpris de nous voir.
On remarque rapidement qu’ici, comme au Timor Oriental, les gens sont catholiques. Peut-être parce que les Portugais sont restés un peu plus longtemps dans cette partie de l’Indonésie que dans l’autre, ou simplement parce qu’ils n’ont pas choisi de se convertir à l’Islam comme le reste de l’Indonésie. En tout cas chaque petit village a son église.
Les fameux lacs turquoises
Finalement arrivés dans un hôtel que l’on a bien mérité, on se renseigne un peu pour comment aller au volcan, voir les lacs. Comme partout le conseil est de s’y rendre pour le lever du soleil au dessus des lacs, mais vu les nuages qu’il y avait aujourd’hui nous ne sommes pas surs que ça vaille le coup de se lever à 3h du matin. Finalement, après discutions avec le monsieur de l’hôtel il nous confirme que le mieux est de se réveiller à 3h du matin, sortir la tête dehors et si on voit bien les étoiles on peut y aller.
C’est donc ce que l’on a fait, le réveil fut très dur mais on voyait parfaitement le ciel donc on s’est motivé. Malheureusement, si le début du trajet en scooter se fait la tête dans les étoiles, après 30 min nous nous retrouvons dans la brume. C’est donc encore en pleine nuit mais dans les nuages que nous posons notre scooter et marchons une vingtaine de minute jusqu’au sommet du volcan.
Ainsi commence notre attente pour le lever du soleil, mais celui ci se passe toujours dans la brume nous n’en profiterons donc pas, tout comme nous ne profitons pas de la vue sur les lacs qui sont cachés. Après plusieurs heures, les nuages finissent par se lever et on découvre petit à petit les lacs, c’est assez rigolo de voir la brume partir doucement. Le paysage qui s’offre à nous est magnifique avec les lacs : 2 d’un coté, de couleur turquoise et le 3ème plus sombre de l’autre coté de nous.
Autant dire que le lever du soleil c’était pas obligatoire, et que l’on aurait mieux fait de nous lever plus tard et d’être à 9h en haut mais les lacs sont tout de même très beaux (même si on ne les a pas vu changer de couleur). Seul petit bémol, nous ne pouvons pas vraiment nous promener autour, tout les accès sont bétonnés et un peu trop aménagé pour les touristes à notre goût, on aurait préféré que ce soit un peu plus naturel, mais bon c’est le tourisme à l’Indonésienne.
Nous profitons de notre journée pour aller faire une courte promenade aux alentours entre village et cascade, puis nous rentrons sur Ende en passant par la vraie route cette fois çi ! On ne nous avait pas menti, la route était vraiment très jolie et vaut le détour.
En route, on tombe sur un barrage pour cause de travaux. Puisque c’est la seule route, pas de déviation possible et il faut donc attendre. On n’est pas pressés et tant mieux car il faudra plus d’une heure pour que nous puissions repartir. Et c’est dans ces moments que l’on se rend compte de l’impatience des occidentaux qui sont les seuls à râler et à essayer de voir comment contourner le problème pendant que les Indonésiens prennent un thé aux stands improvisés (que l’on imagine tenus par les femmes de ceux qui font les travaux).
La plage et les villages traditionnels
Le lendemain matin nous décidons de longer la côte jusqu’à un village aperçu sur un prospectus. La route qui s’y rend est splendide, elle alterne entre plages et falaises avec vues sur la mer et la baie d’Ende, si bien que nous continuons plus loin que notre plan initial après une pause sur une plage de sable noir déserte.
Nous nous arrêtons finalement dans un joli village dans lequel nous voyons quelques maisons traditionnelles et décidons d’y faire quelques pas à pieds. Les gens paraissent contents de nous voir et de nous sourire. Certains essaient même de nous faire visiter le village, c’est assez compliqué sans anglais mais on comprend l’essentiel : une église, un terrain de sport, une route, la plage, une mosquée. Car la particularité de ce village est qu’il regroupe des catholiques et des musulmans, leurs quartiers étant séparés par la route. Malgré cette séparation géographique, les gens ont tous tenu à nous préciser que la cohabitation se faisait très bien et que Musulmans et Catholiques étaient pareils et s’aimaient beaucoup (bon les dames étaient quand même très contentes d’apprendre que l’on était catholique et que nous aussi savions faire le signe de croix).
Devant les maisons, les femmes sont en train de travailler sur des métiers à tisser rudimentaires pour fabriquer des sarongs. On pensait que ces pratiques étaient maintenant réservés aux "villages traditionnels touristiques", mais ce n’est visiblement pas le cas car on est ici loin des circuits classiques. Ce village a été pour nous une chouette découverte et un beau moment de partage.
Quelques jours dans le fameux parc naturel de Komodo
Nous nous envolons ensuite en direction de Labuan Bajo, on est assez surpris que notre avion parte avec plus d’une demi-heure d’avance, Lise pensait naïvement que c’était parce qu’il y avait tout le monde, mais en discutant avec d’autres personnes on a appris que non c’est juste que quand l’avion est prêt il part, et si tout le monde n’est pas arrivé tant pis ! On a heureusement toujours de l’avance.
Première étape : la ville de Labuan Bajo
Labuan Bajo est une petite ville très touristique car c’est de là que partent les excursions vers le parc naturel de Komodo. Ce parc regroupe 29 iles et est très réputé pour les dragons qui en tirent leur nom, mais aussi pour ses fonds marins propices au snorkelling et à la plongée, avec entre autres la possibilité d’y voir des raies manta. De nombreuses croisières sont donc proposées, permettant d’effectuer ces activités, et de profiter des paysages offerts par toutes les îles.
Nous voulions essayer de trouver une croisière de 2 jours qui proposait de la plongée, aller voir les raies manta et des ballades sur l’ile de Komodo pour voir les dragons. Mais en arrivant la veille on remarque vite que toutes les croisières un peu haut de gamme sont pleines ou durent plus de temps, ce que nous n’avons pas.
On comprend vite qu’il va falloir choisir : 1 journée au pas de course pour aller sur l’ile de Komodo et voir les raies mantas + 1 journée plongée ou alors une croisière de 2 jours pour prendre un peu plus notre temps mais sans plongée. Ayant fait de la plongée la semaine d’avant nous optons pour une croisière de 2 jours sur un bateau avec une dizaine de personnes.
Nous savions que ce ne serai pas le grand luxe ayant réservé à un stand dans la rue (et au vu du prix que l’on a payé), mais nous avons quand même été un peu déçu de voir qu’au lieu de 10 nous étions 30 sur le bateau. Et tous avaient acheté des billets pour un bateau de 10 personnes…
Finalement, une fois la déception passée nous passerons dans même 2 superbes journées dans ce bateau où nous avons fait de belles rencontres.
Bien sur il y a eu quelques ratés, par exemple le matin quand on devait aller voir le lever du soleil en haut d’une ile et que le capitaine nous apprend qu’ils ont perdu l’annexe la veille. Heureusement elle s’était échouée sur une plage pas loin, deux membres de l’équipage ont donc pu aller la chercher à la nage, mais le temps passé nous a fait rater le lever du soleil.
Cette même annexe servait à débarquer à chaque arrêt, mais n’avait que 4 places, donc quand on est 30 à bord, ca prend un temps fou à chaque fois, temps qui nous a manqué quand nous aurions pu prendre plus de temps à observer les dragons sur l’île de Komodo.
Des arrêts sur les îles de Rinca et de Komodo pour y observer les fameux reptiles géant
On a pu voir 6 de ces grosses bêtes. En bons reptiles ils passent la plupart du temps à se chauffer au soleil sans bouger, mais on en a aussi vu 2 partir en courant et se courser. C’était très drôle, mais ça a mis un petit moment de panique puisqu’ils ont foncé sur une fille de notre groupe qui a dû courir pour leur laisser le passage. Et nos guides, pourtant armés de bâtons pour pouvoir repousser les dragons en cas de besoin se sont mis à crier et courir pour fuir aussi ! Nous avions déjà un doute sur leur qualité de rangers, maintenant on est fixé et pas très rassurés pour la suite de la promenade car les dragons de Komodo sont extrêmement venimeux, leur morsure étant souvent mortelle. Finalement on n’en verra plus en nous éloignant de l’endroit où ils sont nourris par les guides. C’est un peu dommage de nourrir ces animaux sauvages, mais on reconnaît qu’on aurait été déçus de ne pas en voir sinon.
Les arrêts snorkelling, en particulier le "manta point"
Et ce d’autant plus que les autres animaux sauvages que nous espérions voir, les raies mantas, ne se sont pas montrés. Nous n’étions pas dans la meilleure saison pour les voir, mais notre capitaine nous a tout de même emmené dans l’endroit où elles passent. On se met à l’eau et on cherche autour du regard sans succès. Mais bien trop rapidement à notre goût, le capitaine sonne le rappel pour repartir. C’est le risque avec les animaux et on ne peut pas en voir à tout les coups, mais on aurait augmenté nos chances en restant plus longtemps sur place. Comme ce n’était pas la saison il n’y en a pas tout le temps, mais on a été un peu déçu quand on a croisé Thibault, lui aussi en croisière au Komodo en même temps qui en a vu plusieurs quelques heures avant nous… Heureusement on sait qu’il y en a aussi aux Fidji, et cette fois, on devrait y être à la bonne période !
Les paysages du coin sont tout de même vraiment splendides, le snorkeling très bien, la « pink beach » a du sable un peu rose ! Bref c’était une belle expérience même si ça aurait valu le coup de passer par une vraie compagnie pour avoir une croisière digne de ce nom. On se souviendra des dauphins venus saluer la fin des deux jours devant le soleil couchant, les nombreuses tortues aperçues.
C’est donc notre dernière étape Asiatique avant de changer de continent et de nous envoler vers les Fidji !
Avant de quitter pour de bon l’Asie nous passons une dernière journée à Jakarta, enfin pas vraiment à Jakarta n’ayant même pas 24h nous avons pris un hôtel à côté de l’aéroport, et avons profité du wifi qui était rares ces derniers temps pour commencer à organiser notre séjour aux Fidji.