Quelques jours de pause à la découverte de Suva
Après notre semaine à Taveuni, nous rentrons en avion à Suva, capitale des Fidji que nous n’avons pas encore eu le temps de vraiment visiter. Une journée suffit amplement pour faire le tour des choses à voir dans la ville, mais nous sommes aussi venus ici car nous voulions voir un match de rugby avant de quitter le pays et qu’il se trouve qu’il y a un match opposant l’équipe professionnelle des Fidji a une équipe d’Australie. Nous avions aussi dans la tête de faire une randonnée sur le plus haut mont des Fidji.
Après avoir dit au revoir à Gilles et Zoé que nous avons rencontré à Taveuni et qui étaient dans le même avion que nous, nous nous promenons un peu dans la ville et allons visiter le seul musée du pays. Il n’est pas très grand et le tour assez rapide, mais néanmoins très intéressant. On comprend un peu mieux leurs traditions ainsi que l’histoire du pays et des guerres tribales qui ont eu lieu ici, notamment avec les autres îles les plus proches (Tonga, Samoa …).
Nous sommes surpris (finalement ce n’est pas si surprenant que ça mais nous n’y avions jamais vraiment prêté attention), que la première chose apportée par les Européens fut des maladies qui ont eu pour effet de décimer une bonne partie de la population.
Et cela explique aussi pourquoi aujourd’hui la moitié de la population est d’origine indienne, les anglais ayant eu besoin de plus de main d’œuvre à l’époque coloniale ils ont déplacé des milliers d’indiens. La plupart devaient être là pour quelques années seulement, mais il se trouve que le retour dans leur pays n'était pas forcément compris dans le contrat, et beaucoup sont restés... Ensuite que la colonisation, et plus particulièrement l'évangélisation est très bien vue par les fidjiens (en tout cas certains avec qui nous avons parlé) car ça a mis fin à la pratique du cannibalisme.
Une fois la visite du musée finie nous nous laissons tenter par une session shopping. Ce sera compliqué pour Lise la mode hindou et fidjienne ne la tentant pas trop. Thomas de son côté à l'embarras du choix avec comme seul problème de trouver sa taille ! On n'était pas loin de se diriger vers les tailles enfants…
Le lendemain nous avions donc prévu d'aller voir jouer la seule équipe de rugby fidjienne professionnelle, évoluant dans le championnat australien. Ils recevaient ce jour là la province du New South Wales et le match avait été prévu dans le plus grand stade du pays, le staff espérant une importante affluence. La pluie aura sûrement changé un peu les plans, en effet seul un côté du stade est couvert, et il n'y a pas beaucoup de courageux pour aller se mettre sous la pluie.
Pour notre part, nous sommes accompagnés du grand-père de notre guesthouse. En entendant nos projets il s’est montré très content et nous a demandé d’y aller avec lui car sa fille avait peur qu'il y aille seul en cas de bousculade. Finalement, d'autres clients de l’auberge se joignent à nous, et c'est pour eux une première dans un stade de rugby, on leur expliquera donc les règles au fur et à mesure. L'ambiance dans ce stade à moitié vide est très différente de ce dont on a l'habitude, beaucoup plus silencieuse : Pas de chants, et peu de cris ou autres. Par contre beaucoup de rires, en effet quand un plaquage est raté, quand quelqu'un se fait plaquer trop facilement, quand une passe n'est pas réussie ... Bref à chaque erreur ou boulette que ce soit de leur équipe ou de l'autre tout le monde explose de rire. Alors qu'en France on imagine les gens crier "mais je vais t'apprendre à la faire cette passe. Non mais est pas possible d'être aussi nul" ici les gens rigolent ! Autre différence, plutôt sur la manière de jouer, nous avons eu le droit à plus d'une dizaine d'essais et aucune pénalité tentée.
Le lendemain, nous abandonnons l’idée d’aller grimper la plus haute montagne à cause du mauvais temps, et nous nous retrouvons au cinéma. Mine de rien c’est sympa de passer des journées à ne rien faire d’autre que d’aller voir un film, et pour une fois que le film est en anglais nous nous sommes laissés tentés. Même si on avoue que la programmation n’était pas la folie et que nous n’avons pas vu un grand chef d’œuvre !!
Nous aurons finalement passé un week-end dans la capitale très tranquille, et proche de ce que nous aurions pu faire à Toulouse : balade, rugby, cinéma, repos, séries. Il manquait juste des copains pour aller prendre un verre !
Finir notre séjour en beauté sur l'île de Kadavu
C’est encore sous la pluie, ou du moins la brume que nous quittons Suva pour l’île de Kadavu. Plus proche que Taveuni, cette petite ile au sud de Suva est aussi réputée pour ses plongées sur l’une des plus grandes barrières de corail au monde et ses jolies plages. Ne sachant pas quel hébergement choisir, ni quel endroit de l’île préférer nous décidons d’y rester une bonne semaine et de passer 4 jours dans un hôtel assez luxueux puis 4 jours dans un homestay sur une autre petite île à côté. C’est en avion que nous arrivons, les ferry ne coïncidant pas avec nos dates.
L’atterrissage sur Kadavu est assez impressionnant, notre petit avion étant balloté par le vent au dessus de la mer avant de se poser sur la piste qui débute à 5m de la plage nous avons eu l’impression d’atterrir dans l’eau. Mais non tout est normal, et une personne de l’hôtel nous attend pour nous emmener en bateau jusqu’au Papageno Resort. On passe donc de l’avion au bateau qui nous attends sur la plage attenante et qui est le seul moyen de transport accessible à l’hotel. S’il y a bien une route sur l’île elle ne la traverse pas en entier et se concentre sur certains villages, laissant donc la jungle envahir tout le reste de l’île. Nous avons adoré nos journées au Papageno, vrai havre de paix que nous avons partagé simplement avec Martin et Hida un couple de Suédois entamant leur voyage de noces. Toute l’équipe de l’hôtel était donc aux petits soins pour nous 4 et adorables.
Nous n’avons cependant pas eu tant le temps que ça de profiter de notre superbe bungalow, autour duquel vivaient une espèce de perruche unique à cette île, magnifiques aux couleurs bleus, verts et rouges. Nous avons passé nos journées sur le bateau à faire diverses excursions.
Et, parmi celles ci, nous avons une nouvelle chance d’aller nager avec des raies manta, puisqu’il y à un site proche dans lequel elles se trouvent. Ayant déjà essuyé plusieurs échecs dans ce domaine on ne passe pas à coté de l’opportunité mais en même temps on essaie de ne pas trop s’emballer. Le gérant de l’hôtel nous annonce que le lendemain les conditions et les heures des marées seront idéales pour aller les voir. C’est donc motivés et impatient que nous rejoignons Martin et Ida sur la plage après le petit-déjeuner pour embarquer. Mais ils nous apprennent alors que notre malédiction continue puisque que le vent s’est levé et que le capitaine du bateau ne veut pas prendre le risque de faire les 2h de traversées avec une mer pareille...
Tout étant cependant prêt pour une virée sur le bateau nous nous contenterons d’aller faire un tour et pique niquer sur une magnifique plage plus proche de l’hôtel et de la plongée l’après midi. C’est aussi l’occasion de voir les contours de l’île, et d’y observer de nombreux oiseaux marins en train de pêcher (on n'a reconnu que les frégates). Si la plage est vraiment jolie, les fonds marins ne sont pas exceptionnels (à nouveau : on est difficile, c’était quand même très beau), mais notre capitaine nous assure qu’il nous réserve de jolies plongées et qu’on verra pleins de chouettes poissons et coraux.
Nous plongeons donc une première fois l’après midi même et sommes très content de cette plongée, même si le lendemain matin nous enchainons avec 2 nouvelles plongées qui se trouvent être bien plus sympas. Les spots sont impressionnants car ils contiennent plusieurs passages dans des grottes sous-marines qui forment une espèce de labyrinthe. C’était la première fois pour nous, on n’était pas trop trop rassuré lorsque l’on est rentré dans notre première grotte, mais c’était vraiment superbe. L’intérieur de certaines était rempli de coraux mous jaunes, et voir une tortue nager devant nous à l’intérieur d’un canyon a quelque chose de magique…
Notre dernière sortie est une nouvelle tentative d’aller voir les raies mantas, et de faire du snorkelling sur l’Astrolabe Reef, l’un des plus grands récifs de corail du monde. Cette fois ci, le temps est clément, et nous voilà partis pour 2h de bateau à regarder la côte magnifique, les poissons volants et les oiseaux pêcheurs, toujours en guettant dauphins et autres gros animaux marins qui nous font parfois l'honneur d'un petit coucou.
Nous nous approchons de l’ile d’Ono et ses petites soeurs, qui sont magnifiques, avec leurs plages de sable blanc. C'est donc sans grande surprise que l'on aperçoit le tournage de Koh Lanta (nous ne sommes pas surs à 100% qu'il s'agissait de Koh Lanta et pas d'un équivalent d'un autre pays, mais c’est ce que nous ont affirmé des gens du coin, on le saura à la prochaine diffusion) !!
On a bien profité du trajet, mais nous avons surtout récompensé par la présence de plusieurs raies avec lesquelles nous avons pu aller nager un bon moment. C’est impressionnant de les voir nager tranquillement, tout doucement et apparemment immobile.
Nous pouvons les observer de très près puisqu’elles n’hésitent pas à remonter très près de la surface au dessus de récifs à 2m de profondeur. Même s'il ne s'agit pas des plus gros spécimens ils font entre 3 et 4 mètres et sont vraiment majestueux... Ne les reconnaissant pas nous ne savons pas combien il y en avait mais on estime à une petite dizaine qui sont passées devant nous, jouant parfois l’un derrière l’autre.
Pour continuer cette superbe journée nous accostons sur une île déserte pour un bon pique-nique préparé par l'hôtel avant de nous diriger vers le récif que nous apercevons d’ici pour y faire un peu de snorkelling. On dit un peu car la grosse heure passée dans l'eau à ce moment n'a pas suffit à Thomas qui aurait pu rester nager toute l'après midi, voire parcourir les 65km de la barrière de corail en observant ses copains les poissons. Il faut dire que l’endroit en regorge avec une grande variété : requins, poissons coffres aux belles couleurs jaune, serpents de mer (mortels mais pas agressifs heureusement).
En rentrant notre capitaine nous amène visiter son village non loin de l'hôtel. Une grande partie des gens de ce village travaillent en partie pour le resort, ils se relaient 1 semaine à Papageno puis 2 semaines dans leur ferme. Cela leur permet d’avoir un revenu fixe tout en continuant à travailler leur terre. Et on apprend que ce n’est pas forcément la partie touristique qui rapporte le plus sur cette île, en effet ils cultivent beaucoup de kava qu'elle exporte dans le reste des Fidji et dont le prix à énormément augmenté ces derniers temps. Notre hôte nous indique donc qu'ici malgré les apparences certains ont bien plus de moyens que beaucoup des touristes qui viennent.
Cette parfaite journée sera la dernière que nous passons à Papageno, pour l'occasion nous avons donc le droit à un diner de fête : le lovo, composé de légumes, de racines, de viandes et de poissons cuits au feu de bois avec une méthode traditionnelle. Les aliments sont noués dans des feuilles de bananes puis déposés sur des pierres chauffées par le feu avant d’être recouverts de sables et laissés à cuire pendant plusieurs heures.
Nous nous régalons et passons une très bonne soirée, même si l'on est un peu déçu de ne pas dîner avec le staff mais simplement avec le gérant de l'hôtel sa famille et nos amis suédois.
C'est sans surprise mais avec toujours autant d'émotion que nous les entendons chanter leur magnifique chant d'au revoir avant de nous ramener vers l'aéroport !!
Mais nous ne repartons pas encore, nous souhaitions en effet passer quelques jours de plus sur cette île (et un peu moins dans l'eau) pour en découvrir un peu l'intérieur. L'homestay où nous devions aller ayant annulé la veille, nous trouvons au dernier moment un plan B qui paraît très bien.
On ne peut pas vraiment qualifier d'homestay cette chambre d'hôte où nous étions, tout était très basique, fini le luxe de Papageno mais c'était bien suffisant.
Nous passons donc les journées assez tranquillement à jongler entre les gouttes de pluies pour faire des promenades accompagnés du chien de la maison toujours prêts à nous suivre. Il nous suivra même à la messe du village que nous souhaitions découvrir, et resta bien sagement sans bouger sous notre banc puis nous raccompagna jusqu’à l’aéroport le jour de notre départ, et on est convaincu que s’il n’avait pas été chassé par un employé, il aurait embarqué avec nous.
Nous voici donc à la découverte de la "ville" du coin, des cascades, de la vie du village, des plages des alentours. Nous décidons aussi de nous rendre sur un sommet pour profiter de la vue sur la baie. Nous partons donc armé d’un papier sur lequel la dame qui nous loge a noté le nom du chef du village et celui du propriétaire des terres que nous allons traverser, pour qu’ils nous indiquent le chemin. On demande sur notre chemin et on nous dit immédiatement que le chef n’est pas là aujourd’hui, mais on nous indique la direction de l’autre personne. Après plusieurs questionnement, nous finissons par arriver dans la maison de ce fameux Lati, située à l’écart du village. Sa femme et lui nous acceuillent avec plaisir mais il est embété car il doit rejoindre sa ferme pour travailler aujourd’hui et ne peut donc pas nous accompagner en balade. Pas de problème pour nous, on lui demande simplement de nous montrer le bon chemin, et puis on se débrouille.
Il part donc devant nous, pour nous indiquer comment monter, et au bout d’un moment on lui dit qu’on va pouvoir continuer sans lui, mais il nous annonce qu’il a décidé de ne pas aller travailler aujourd’hui pour rester avec nous de peur qu'on se perde le chemin n'étant pas évident. Nous sommes impressioné par sa gentillesse et passons une super après-midi avec lui, d’autant plus qu'il avait raison, le chemin qui monte n’est pas tracé du tout et passe au milieu de la jungle, nous n’aurions donc pas pu le suivre sans lui. Une fois au sommet la vue n’est pas top car le ciel est encore couvert, mais notre nouvel ami nous emmène dans un grand détour pour rentrer par la "route", ce qui nous emmène dans très beaux paysages.
Nous observons à nouveau de nombreux oiseaux, dont les Shining Parrot, mais aussi d’énormes chauves-souris qui nous survolent en nombre. C'est là que l'on apprendra que cette île regorge d'espèces endémique, nous rencontrerons effectivement un Grec venu sur l'île pour seulement 24h et afin de prendre en photo le fameux pigeon vert (Whistling fruit dove de son vrai nom).
Cette après midi avec Lati restera un très bon moment, de notre passage sur l’île de Kadavu, qui ressemble bien à un paradis.
Après un dernier avion local pour retourner passer une nuit à Nadi nous quittons les Fidji en direction d'un autre paradis bien différent : l'Amérique du Sud !