Après une bonne nuit de repos nous quittons Luang Namtha pour un nouveau long voyage. En effet nous souhaitons quitter les sentiers battus et nous diriger au fin fond du Laos vers la ville de Phongsaly.

Ce n’est pas si loin que ça, en distance en tout cas, mais c’est une ville coincée entre la Chine et le Vietnam, difficile d’accès va le remarquer : les routes y sont mauvaises! Dans tous les blogs que nous avons lu de personnes allant à Phongsaly on a été marqué par le fait que personne ne faisait ce trajet sans avoir 10h de retard sur l’heure prévue.
Nous avons été chanceux et n’avons pas eu tant de retard que ça, mais quand même quelques petites aventures !!

Première étape : Oudomxai

Il existe des bus directs de Luang Namtha à Phongsaly mais malheureusement ils passent par la Chine et ne sont donc pas ouverts aux touristes (enfin aux touristes sans visa Chinois en tout cas). Nous avons donc dû prendre un premier bus pour aller à Oudomxai.

A peine parti, sans trop de retard, nous entendons un gros bruit. Ce doit être habituel car aucun des Laotiens ne bouge ou ne pose des questions, mais le chauffeur sort, va faire un tour du bus puis passe un coup de téléphone. Personne n’essaie de nous expliquer ce qu’il se passe mais on devine qu’il a appelé du secours et que l’on va en avoir pour un moment avant de repartir. En effet on avait presque raison, seulement le chauffeur a dû penser que c’était trop long à réparer il a donc appelé un autre bus pour nous prendre et nous sommes tous reparti (avec le même chauffeur) en laissant le premier bus en plan au bord de la route. Mais pour le coup tout est allé assez vite, nous n’avons pas attendu plus de 30min.
On arrive donc a Oudomxai pas trop tard dans la journée, mais on nous avait prévenu il n’y a rien à faire dans cette ville mis à part attendre un autre bus car beaucoup de liaisons ne peuvent pas se faire dans la journée.
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Nous essayons quand même de visiter la ville, et allons voir un temple assez joli (très différent de ceux que l’on a pris l’habitude de voir en Birmanie) avec une jolie vue sur la ville. Nous rencontrons ici un gentil Laotien qui profite des touristes pour pratiquer son anglais et nous apprend qu’il y a quand même pleins de choses à voir dans la région : on peut par exemple visiter une grotte tellement grande qu’il faut une semaine pour la traverser. N’ayant pas une semaine de rab à consacrer à vivre dans une grotte (on n’est pas certains non plus que l’expérience nous tente vraiment) nous ne sommes pas déçus de partir le lendemain. Même si c’est vrai qu’on aurait été heureux d’accepter sa proposition de l’assister aux cours d’anglais qu’il donne 2 fois par semaine.

Phongsaly

Nous repartons donc le lendemain matin pour un bus jusqu'à Phongsaly à 7 ou 8h de route. En remarquant le panneau « Bonne chance à tous » traduit dans de nombreuses langues dans la gare de bus on comprend que malheureusement il doit souvent y avoir des accidents. Ça n’a pas loupé, 1h après nouveau gros bruit. Cette fois il faut changer la roue, et le chauffeur s’y attaque rapidement. Pour notre part on était surtout déçu que le pneu crevé soit le seul pneu Michelin du bus !
Le reste du trajet se passe sans encombre (tant mieux on n’avait plus d’autres roues de secours). Enfin on a dû s’arrêter un moment car on été reparti en oubliant plusieurs personnes à la pause déjeuner mais ils ont fini par trouver un moyen de nous rejoindre !

Ce qui nous impressionne le plus dans les transports, peu importe le pays dans lequel nous sommes, est le calme et la patience dont ils font preuve. Un bus peut arriver avec 5h de retard sans que personne ne râle, ou ne demande à être remboursé (ce qui ne serait clairement pas possible sans faire faillite).

Bref nous arrivons à Phongsaly sans soucis !
On passe voir plusieurs hotels avant de trouver une chambre avec une salle de bain qui nous semble décente: qui n’a pas de toilettes à la turque et avec un vrai lavabo et non un simple robinet. On trouve finalement notre bonheur, mais on a quand même une sensation d’être au bout du monde.
Cette ville est aussi réputée pour y faire des treks, mais en ayant fait un juste avant nous passons notre tour et décidons de faire surtout des balades à pieds à la journée, ou de louer un scooter pour visiter les alentours.
Finalement nous n’avons pas fait grand chose pendant notre séjour, Thomas avait mal à la cheville (rien de grave) mais du coup ça rendait les longues promenades plus difficiles.
Nous avons tout de même fait une promenade dans les villages alentours, que nous avons terminé sous la pluie sans nos k-way, entamant ainsi une belle série durant laquelle nous nous débrouillerons pour avoir toujours nos imperméables avec nous, sauf à chaque fois qu’il a plu… Nous y découvrons notamment au milieu des paysages de jungle ou de petits champs des plantations de thés et une école abandonnée.
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Nous avons cependant apprécié la ville qui était très calme, malgré le fait qu’elle soit la capitale de la province elle ne compte qu’une grosse dizaine de milliers d’habitants.
L’influence chinoise y est presque aussi présente que le communisme.
En effet tout ici est traduit en chinois (voire écrit en chinois avant d’être écrit en Laotien) ; mais nous avons aussi vu beaucoup de Vietnamiens. Ceux ci étaient spécialement là pour une grande braderie annuelle qui durait 10 jours, l’occasion pour les habitants de la province de refaire leur garde robe. Par contre nous n’avons pas vu d'autres Occidentaux que nous pendant toute notre semaine dans le « grand nord » Laotien.

Le dernier soir nous montons sur les hauteurs de la ville pour y profiter de la vue depuis une stupa au coucher du soleil. C’est là que nous rencontrons quelqu’un qui deviendra important pour nous, encore une fois un jeune Laotien qui profite des touristes pour pratiquer son anglais. En effet il va tous les soirs faire son footing ici (en haut d’une colline, et bien sur en tongues) afin d’y rencontrer des touristes. Malheureusement pour lui, cette année n’a pas été très touristique et cela faisait 3 mois qu’il n’avait pas pu parler anglais.
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Phongsaly c’est aussi la première ville dans laquelle nous voyons des hauts parleurs qui diffusent tous les matins et tous les soirs les messages officiels du gouvernement. On verra par la suite que c’est assez courant dans le coin.

Pour la suite de notre voyage, nous entamons une lente descente vers le sud du pays. Nous allons pendant plusieurs jours descendre la Nam Ou, un affluent du Mékong, qui descend vers Louang Prabang.