N’ayant pas été encore rassasiés des volcans, et un peu déçus de ne pas avoir bien pu voir le volcan Villarica et ses compagnons lors de notre passage à Pucon, nous nous dirigeons donc vers un autre beau volcan enneigé : le volcan Osorno.
Nous entrons ainsi dans la région "de los lagos" du Chili. On précise celle du Chili, car il y a aussi beaucoup de lacs dans cette région côté Argentin, avec une route des lacs bien connue des touristes.

Nous choisissons de ne pas passer la frontière pour le moment, et nous contentons de nous arrêter à tous les miradors que l’on trouve sur la route avec des points de vues sur les nombreux lacs que l’on passe et profitons même d’une belle soirée, seuls sur une plage au bord de l’un deux

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La province d'Osorno

La région d’Osorno est connue pour son magnifique volcan, mais aussi pour ses petits villages allemands tout au long de la route. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas ici de village d’anciens nazis, inutile donc d’y chercher l’amicale. En effet ces villages ont été construits vers la fin des années 1800, début 1900 par des immigrés/colons allemands ; bien avant la seconde guerre mondiale donc !
Puerto Octay
Après un premier stop dans une brasserie Allemande de Patagonie, nous nous arrêtons à Puerto Octay, et ne sommes pas vraiment frappés par la ressemblance avec des villages Allemands. Bon il faut dire que nous ne sommes pas très souvent allés en Allemagne non plus.
Les maisons restent néanmoins très jolies, et ce petit village en bord de lac a une vue imprenable sur le volcan Osorno de l’autre coté du deuxième plus grand lac du pays. Sans oublier que dans le coin ils vendent pleins de künchen et autres pâtisseries qui régalent Thomas.
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Nous mettons ensuite cap sur le volcan, et décidons de le contourner pour dormir de l’autre côté, au point de départ de plusieurs promenades. Nous résistons tant bien que mal à l’envie de nous arrêter toutes les 10 minutes prendre des photos du volcan, des lacs puis des rivières bleues turquoises. La route zigzaguant, plusieurs panneaux demandent de ne pas s’arrêter en plein milieu pour les pauses photos mais d’attendre les miradors fait pour. Lesdits miradors étant idéalement placés pour pouvoir se garer mais avaient souvent la vue bouchée par des arbres…

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Encore une fois nous sommes bien satisfaits de l’endroit où l’on va dormir, comme quoi malgré la difficulté de trouver des douches la vie en van c’est quand même chouette !!

Le lendemain matin nous voilà tout excités de savoir si la chance nous sourit et que nous allons encore avoir la vue dégagée sur le volcan. La réponse est non ! Par contre nous avons la surprise d’avoir un copain canin qui a monté la garde toute la nuit autour du van et paraît impatient de partir se promener avec nous.
Tant pis pour le mauvais temps nous y allons quand même espérant que cela se découvre un peu. Notre copain chien à l’air de s’être très rapidement attaché à nous, au point d’ailleurs de sauter sur les gens qui s’approchent trop près de nous. Ils n’ont pas trop dû comprendre pourquoi on ne rappelait pas notre chien pour qu’il les laisse tranquille …
Le sentier part directement de la plage en bord de lac et s’élève sur le flanc du volcan, et pourtant nous nous retrouvons rapidement à marcher sur des cendres et voyons partout des traces d’anciennes coulées de lave. Le volcan étant éteint depuis un moment, la végétation a repris le dessus et les arbres sont en fleurs autours de nous, cela met un peu de couleur contrastant avec le ciel tout gris.
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Assez rapidement il se met à pleuvoir, nous continuons un peu nous disant que l’averse allait passer mais une fois un point de vue atteint, pas de signe d’amélioration à l’horizon aussi nous rentrons rapidement nous mettre à l’abri. On croise encore quelques lièvres sur le chemin, et perdons notre chien qui part à la chasse ! Notons qu’à ce moment là nous avions deux chiens qui nous suivaient, mais le flair du petit nouveau n’a pas l’air très au point, il est littéralement parti dans la direction opposée aux lièvres et nous ne l’avons plus jamais revu. Espérons qu’il a quand même réussi à trouver son chemin. Par contre notre copain nous a bien retrouvé et, toujours aussi protecteur, ne semblait pas fâché que nous ne l’ayons pas attendu.

Puisque la randonnée a été raccourcie, on prend directement la route en direction de l’île de Chiloé, tout excités d'aller y voir des pingouins!

L'île de Chiloé

Beaucoup de Français la comparent à la Bretagne mais nous n'avions pas compris avant d'y être que la météo y est pour beaucoup ! Disons que ce n'est pas être malchanceux que d'avoir eu de la pluie tous les jours lors de notre séjour, mais au contraire nous aurions eu bien de la chance si le ciel était resté bleu.

Les pingouins de Chiloé
Notre premier objectif sur cette île est d'aller voir les pingouins, mais nous arrivons en fin de journée donc ce sera pour demain matin. Pour le moment nous cherchons une plage au bord de laquelle passer la nuit dans l'espoir de guetter des dauphins et des lions de mers. Pas de chance pour les animaux marins, mais on s’est quand même trouvé une grande plage sauvage pour dormir et nous avons été charmés par toutes les maisons et églises en bois croisés sur le chemin. On regrettera dans les jours suivants de ne pas nous être arrêtés à l'une des nombreuses maisons affichant saumon fumé à vendre car nous n'en n'avons pas trouvé par la suite !
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Nous arrivons tôt le lendemain matin dans le minuscule village de Puñihuil, devant lequel se trouvent 2 îlots abritant des colonies de pingouins. Nous avions lu qu'on pouvait apercevoir les pingouins depuis la plage, mais il faudrait avoir de très bon yeux ou des jumelles pour les repérer !!
Pour s’en rapprocher et les observer, on embarque pour un tour de bateau. Les pingouins et leur habitat sont bien protégés : les bateaux ne s’approchent pas trop de l’île, et la durée des tours est limitée afin de ne pas perturber ces curieux oiseaux. Ces mesures ont l’air de fonctionner puisque les pingouins sont de plus en plus nombreux chaque année.

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C'était assez rigolo de les voir tous entassés sur ces petits rochers. Il y avait aussi beaucoup de petits qui restent près du nid creusé dans la terre pendant que les parents se relaient pour leur ramener a manger. Notre guide nous apprend que 2 espèces de pingouins qui se mélangent ici. Les pingouins de Magellan et les pingouins de Humboldt. Ils sont très similaires hormis les bandes sur le ventre : l’un en a une et l’autre 2.
Malgré l'accent bien prononcé du guide nous comprenons avec surprise que chaque année les pingouins partent pendant plusieurs mois en mer (ceux d'Humboldt vers le sud les autres vers le nord), puis reviennent nidifier ici chacun dans leurs nids respectifs (le même chaque année) !
En plus des pingouins on peut entrapercevoir un lion de mer qui leur tourne autour, des pélicans et plusieurs espèces de cormorans.
Nous avons passé une belle matinée mais sommes néanmoins un peu étonnés de voir à quel point les pingouins sont petits.

Les églises de Chiloé
Après ce petit tour sur la côte ouest, nous traversons l'île à la découverte des églises. Chiloé possède de magnifiques églises en bois, dont 16 sont classées au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le type d’architecture est unique à cet archipel, et l’intérieur de certaines en bois fait penser à une coque de bateau.
Nous ne visiterons pas toutes ces églises, mais nous allons vers les plus connues et nous arrêtons prendre en photo certaines qui sont sur notre route et que l'on trouve jolies.
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L'intérieur de l'île est assez vallonné, avec pleins de collines vertes, des champs et des vaches. La plupart des gens habitants les littoraux il n'y a presque que des fermes au milieu. Dans les villages de la côte est (côté qui fait face au reste du Chili), l'élevage du saumon paraît être une des activités principales.
Après quelques arrêts dans des églises, pour la plupart fermées. Nous nous dirigeons vers Castro, la plus grande ville de l’île, avec sa jolie cathédrale (plus jolie de l'intérieur que de l'extérieur qui est jaune) et ses maisons colorées sur pilotis.

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Pour dormir nous nous écartons un peu de la ville, et essayons de trouver un endroit au bord de mer. De ce côté de l'île il y a peu de plages mais plutôt des falaises et quelques criques.

Problème de la vie en van
Le lieu idéal pour dormir est en pleine nature, isolé de tout avec une vue imprenable (et accessoirement une source d'eau pure). Bien sûr il est difficile de trouver des lieux répondant a tout ces critères tous les soirs, mais même quand on les trouve le gros problème reste l'accès. En effet il y a très rarement de jolies routes bien bétonnées qui amènent à un lieu perdu dans la nature, nous nous retrouvons donc chaque soir à rouler des dizaines de km sur des routes cabossées en terres. (Sans oublier que du coup si tout n'est pas bien calé à l'arrière on a des bruits de vaisselles)

Ce soir là nous n'avons pas de chance, la route indiquée sur le GPS est en travaux et il n'y a pas de vraie déviation indiquée. Nous essayons donc plusieurs autres chemins marqués sur l'application Maps.me (mais pas sur celle de Google Maps), cette application étant surtout utile pour les piétons elle ne différencie pas toujours route et chemin. Nous nous retrouvons donc à faire demi tour dans des endroits improbable plusieurs fois car la route rétréci trop où grimpe trop fort pour notre van ... Bref un régal ! Nous nous apprêtions à abandonner et nous rabbatre sur un autre endroit quand nous voyons finalement une "route" avec des panneaux indiquant les villages que nous cherchons à atteindre.
On est donc bien contents d'arriver à cet ancien fort offrant une vue imprenable sur côte et les petites îles de Chiloe.

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D'ici nous voyons bien ce qu'on pense être des élevages de saumon, mais surtout nous entendons les cris des lions de mer. Même s'ils étaient assez loin le son porte et c'était assez amusant comme bruit de fond.Le lendemain nous continuons notre quête aux églises et passons sur une des nombreuses plus petites îles de Chiloe. Encore une occasion de visiter des petits villages perdus !

Le parc national de Chiloé
Ensuite nous avons dans l'idée de lâcher un peu notre voiture et d'aller faire une randonnée sur deux jours dans l'un des parcs naturels de l'île.
Ce parc se trouvant sur la côte ouest nous retraversons l'île, cette fois ci en longeant un très joli lac avant d'arriver à la mer. La météo n'est pas très bonne mais après avoir déjà fait demi tour lors de notre promenade à Osorno on se dit que cette fois ci nous irons jusqu'au bout et que le soleil sera peut-être au rendez vous le lendemain matin. La promenade commence par suivre la mer, avant de rentrer dans ce qui paraît être de la jungle (ou en tout cas une forêt bien dense) et pour finir camper sur la plage.
Dès le départ, sous une petite pluie fine, nous sommes impressioné par le vent et nous avions presque l'impression d'être dans une tempête de sable. La plage restant néanmoins très jolie !
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Mais après plus d’une heure à lutter face au vent nous finissons par craquer et faire demi-tour. L'idée de camper dans ces conditions était aussi déprimante que celle de continuer à marcher. Le vent aidant le retour a été bien vite, et nous retrouvons avec joie notre van (bien que trempés jusqu'aux eaux et pleins de sable collés aux vêtements).
Ce soir là fut le premier soir ou nous réalisons que la vie en van quand il pleut ce n'est pas super. Nous sommes en effet obligés de sortir pour accéder à l'évier et a la glacière, et puis c'est quand même un espace de vie assez restreint. Pour une soirée ce n'est pas dérangeant et nous la passons à faire des jeux de cartes en entendant la pluie qui tombe de plus en plus fort dehors. Le lendemain matin il pleuvait encore et nous étions bien contents de ne pas avoir campé.

Quellon
Aujourd'hui sera notre dernière journée sur Chiloé, ce soir nous prendrons un ferry qui rejoint le continent pour démarrer notre prochaine aventure sur la carretera australe.
Pour prendre ce ferry nous devons aller à Quellon. Sur le papier cette ville ne fait vraiment pas rêvé, les guides et blogs parlent d'une ville moche avec des gens pas agréables et beaucoup beaucoup d'agressions le guide de voyage conseillant de l'éviter tant que possible. Nous n'y avons pas passé très longtemps non plus mais n’avons rien senti de tout cela !
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Quittes à être dans le coin nous sommes allés jusqu’à la fin de la route un peu plus au sud, cet endroit étant la fin ou le début de la route appelée Panaméricaine qui traverse toute l’Amérique du Nord au Sud. C’est un drôle de concept que de dire que c’est la même route qui part d’Alaska jusqu’ici alors que nous sommes sur une île atteinte après un passage en ferry …