Nous commençons notre mois au Cambodge par quelques jours dans la capitale. Après l’effervescence d’Ho Chi Minh, Phnom Penh nous paraît plus tranquille. Les rues sont moins bondées, et le trafic est beaucoup plus gérable.

Phnom-Penh--1-sur-9-Phnom-Penh--2-sur-9-Phnom-Penh--3-sur-9-
Nous restons ici quelques jours, le temps de préparer notre itinéraire pour le mois et de visiter les incontournables de la ville. On commence donc tranquillement par la visite du palais royal et le temple Preah Vihear attenant. Les bâtiments nous rappellent fortement les temples vus au Laos et particulièrement à Louang Prabang. Le palais comporte de nombreux temples, aux tuiles oranges.
Nous n’avons malheureusement plus de photo de cette visite ayant perdu notre appareil photo quelques temps plus tard (et n’ayant pas encore sauvegardé toutes les cartes SD) !

La suite de nos visites va nous plonger dans une partie beaucoup moins sympathique de l’histoire du pays, et nous faire découvrir l’époque des Khmers Rouges que nous connaissions très peu. Nous visitons ainsi un ancien lycée, dans le centre de Phnom Penh, qui fut transformé en prison sous Pol Pot. L’ambiance qui y règne ressemble à celle qu'il y a lorsqu’on visite un camp de concentration. Nous prenons les audio guides qui sont très bien fait et nous permettent, au fil de notre passage dans les salles aménagées en cellules ou lieux de tortures, de mieux comprendre comment un pays peut s’auto détruire en si peu de temps. En effet il a suffi de 4 ans du régime Khmer Rouge pour détruire tout le pays, tuer un tiers de la population en ciblant particulièrement toutes les personnes éduquées et mettre le reste aux travaux forcés.
Phnom-Penh--4-sur-9--1Phnom-Penh--5-sur-9-Phnom-Penh--6-sur-9-Phnom-Penh--7-sur-9-
Nous continuons, un peu marqués, par la visite des « Killing Fields », un peu à l’extérieur de la ville. C’est à cet endroit que plusieurs milliers de personnes furent exécutés sommairement après avoir avoué des « crimes » sous la torture. On peut encore voir dans ce grand champ un beaucoup de creux et de bosses qui ne sont rien d’autres que des fosses communes desquelles sont encore retirés parfois des ossements ou des morceaux d’habits. En effet, selon les périodes plusieurs centaines de personnes étaient amenées ici chaque semaine pour y être tués immédiatement.
Phnom-Penh--8-sur-9-Phnom-Penh--9-sur-9-
Nous finissons donc notre journée un peu déprimés, mais bien plus au fait sur l’histoire de ce petit pays. Nous avons d’ailleurs été très surpris d’apprendre qu’officiellement l’ONU et les pays occidentaux ont nié pendant longtemps l’existence de ce massacre et ont continué jusque dans les années 1990 de considérer Pol Pot comme représentant officiel du Cambodge, laissant ainsi le dictateur impuni finir sa vie tranquillement dans la campagne, entouré de sa famille.

Pour terminer notre découverte de Phnom Penh, nous nous lançons dans la tournée des bars à la recherche d’un endroit où regarder le second match de la France. Ça n’a pas été évident, dans le quartier où nous étions, de trouver autre chose qu’un « bar à hôtesses ». Cela nous donne donc une vision d’un certain type de tourisme particulièrement présent au Cambodge.

Kep

Nous quittons Phnom Penh en mini-bus pour nous diriger vers la côte : tout au Sud Est du Cambodge, là où se trouvent les villes de Kep et Kampot.

Ces deux villes, très proches l’une de l’autre, sont très agréables à vivre et, on le remarque rapidement, très prisées des expatriés.
Nous occupons notre première journée à Kep par une promenade dans la « jungle », ou en tout cas le parc naturel au milieu de la ville. Nous redoutions la chaleur mais finalement malgré un départ un peu tardif, la forêt n’étant pas si dense nous ne souffrons pas trop. Après 3h de marche, nous apprécions tout de même énormément la petite baignade en arrivant sur la plage.

Kep--1-sur-15--1Kep--2-sur-15--1Kep--4-sur-15--1Kep--5-sur-15-

Les plages sont un beau mélange de touristes et de locaux, et à chacun son espace : les touristes sont tous en train de bronzer au soleil sur le sable alors que les cambodgiens se battent pour les sièges et transats installés sur le trottoir afin d’avoir un peu plus d’ombre. C’est vrai qu’il ne nous viendrait pas à l’idée d’aller à la plage pour nous poser sur le trottoir et non sur le sable ! Nous nous sommes installés entre les deux, sur le sable mais à l’ombre d’un arbre (on a déjà assez pris le soleil comme ça).
Nous profitons ensuite de notre scooter pour faire une visite des alentours, et apprécions beaucoup les marais salants qui nous entourent. La luminosité du soleil couchant (oui oui à 17h quoi) et le calme alentour nous enchantent.
Kep--7-sur-15-Kep--8-sur-15-
Kep--10-sur-15-Kep--11-sur-15-Kep--13-sur-15-Kep--6-sur-15-
Enfin nous finissons la journée par le fameux marché aux crabes de Kep, s’il n’est pas très animé ce soir là nous dégustons tout de même de délicieux crabes au poivre vert, spécialité de la région.

Le lendemain nous partons pour la visite d’une plantation de poivre tenue par un couple Franco-Belge. Les français avaient installé de nombreuses plantations durant la période coloniale, et si elles furent détruites par les Khmers Rouge, plusieurs exploitations sont maintenant ré-ouvertes.
Située entre Kep et Kampot la plantation justement nommée « La Plantation » est vraiment dans un cadre magnifique qui nous a tout de suite bien plu. Nous roulons sur une petite route entre des rizières, des petits villages et des palmiers jusqu’à arriver au bord du Lac Secret, surement rendu secret par sa situation entre de petites collines on l’aperçoit donc au dernier moment. C’est sur les pentes de l’une de celles ci que s’est installée la plantation, dans de beaux bâtiments traditionnels en bois avec la vue sur le lac.

Kampot--3-sur-24-Kampot--4-sur-24--1
Kampot--9-sur-24-Kampot--10-sur-24-Kampot--11-sur-24-Kampot--12-sur-24-
Les propriétaires en ont fait un petit paradis. Nous profitons de notre visite pour faire un cours de cuisine Cambodgienne (après 5 mois sans avoir touché a des ustensiles de cuisine) durant lequel nous avons découvert plusieurs préparations typiques du pays. Le Lok-Lak : de fines lamelles de bœufs assaisonnées au poivre. L’amok : du poisson cuit dans une préparation de pate de curry et de lait de coco, et enfin du curry aux poulet, le tout est délicieux.
Kampot--5-sur-24-Kampot--6-sur-24-Kampot--7-sur-24-
On se laisse aussi tenter par une promenade en charrette tirée par des buffles d’eaux qui nous emmènent jusque dans le lac, car ces animaux y sont dans leur élément et n’ont aucun mal à nous tirer même dans l’eau. Pour notre part on se retrouve avec les pieds et les fesses mouillées, mais ça ne rend la promenade que plus plaisante et on est content de se rapprocher du lac d’un bleu si joli.
Kampot--1-sur-24-Kampot--2-sur-24-
Dans les environs tout le monde travaille pour la plantation qui emploie plus de 200 personnes à l’année (et 2 fois plus en saison de récoltes). L’école est aussi financée par la plantation. En effet, au Cambodge l’école est gratuite le matin mais privée l’après midi ce qui limite beaucoup les chances de réussite scolaire des plus pauvres. Beaucoup d’ONG, ou dans ce cas d’entreprises, essaient donc de financer des écoles gratuites l’après midi.
Nous finissons notre visite par une dégustation de poivres, et sommes étonnés de tant de variété et des gouts différents, du poivre vert frais au poivre long.

Kampot

Kampot est une plus grande ville que Kep, et une grande majorité des restaurants/hôtels sont tenus par des étrangers. On y mangera donc des gnocchis, pâtes et des pizzas (presque) aussi bonnes qu’en Italie !
On retrouve ici de nombreux marais salant et on apprécie toujours autant se balader dans ces grandes étendues plates au coucher de soleil. Elles sont entourées de petit villages dans lesquels les maisons traditionnelles en bois se succèdent au milieu de rizières et de palmiers.
Kampot--17-sur-24-Kampot--20-sur-24-Kampot--23-sur-24-
Sur un scooter, nous partons en direction du plateau de Bokor. La route qui y mène est très agréable, la vue augmente au fur et à mesure que les lacets s’enchainent. Une fois en haut, les paysages sont très différents, la route serpente dans une sorte de pinède. Nous découvrons une cascade, puis un temple qui offre une vue magnifique sur la mer et les îles du Vietnam et du Cambodge dans lesquelles nous nous rendrons ensuite. Le temps n’est pas complétement dégagé, mais le paysage depuis cet à pic rocheux est quand même grandiose.
Kampot--15-sur-24-Kampot--16-sur-24-Kampot--24-sur-24-
Si la ville de Kampot est si agréable, c’est aussi parce qu’elle est traversée par la rivière Preaek Tuek Chhu. En s’éloignant du centre, on peut se baigner depuis les pontons flottants des restaurants installés sur les berge, ou simplement se poser dans un hamac et profiter du calme. Nous louons aussi un kayak pour un parcours d’une heure à travers la mangrove qui borde la rivière à cet endroit. On se retrouve isolé de tout, ayant parfois un tunnel de verdure autour de nous. Nous devinons des habitations à travers les arbres, croisons des bateaux de pêcheurs qui partent pour leur sortie en mer, et parfois un pont de bois permettant aux scooter de rejoindre ces maisons isolées.