Le retour à Katmandou après ce long trek a été assez compliqué. Nous étions très heureux de retrouver un vrai lit, et surtout une douche (chaude qui plus est) par contre la pollution et la cohue de la ville ne nous avaient pas manqué !
On y est quand même resté quelques jours, le temps de :
- Faire laver tous nos habits et nos chaussures. Mieux vaut ne pas imaginer l’état dans lequel ils étaient, donc on a craqué et on s'est dit que d’autres le feraient mieux que nous !
- Organiser notre séjour en Malaisie. En effet on y sera pour la semaine de Pâques, qui est un weekend prolongé en Malaisie et à Singapour. Il faut donc tout réserver en avance, on s’y prend d’ailleurs un peu tard et n’avons plus beaucoup de choix, mais ca promet d'être sympa tout de même.
- Croiser Sylvie et Thomas. Soyons franc c’est notre principal objectif. Sylvie est une amie d’enfance de la sœur ainée de Lise, actuellement en voyage au Népal, et ils ont gentiment accepté de rapporter nos affaires de trek en France. Autant vous dire que nos sacs sont bien plus légers sans duvets et doudoune. Le sac de Lise peut même passer en cabine maintenant (pratique pour les vols low cost en Asie).
Ensuite nous prenons la route pour le parc naturel de Chitwan, situé dans le sud du pays, tout proche de la frontière avec l’Inde. Après notre dernière expérience des transports au Népal, on a décidé de prendre un bus de touriste pour effectuer les 150km qui séparent Katmandou de Chitwan. Ces bus ne sont pas réservés au touristes et il y avait aussi des Népalais, mais, en plus d'avoir ecrit en gros « TOURIST » sur le pare brise, ils sont plus confortables et fiables que les bus locaux, et les prix restent assez peu cher. Nous avons donc droit à un siège chacun, une bouteille d'eau, et la clim.
Un long passage de la route que nous empruntons est en travaux depuis et pour quelques années. Pour éviter de bloquer tout le trafic et continuer leurs travaux une sorte de circulation alternée est mise en place, et la route est bloquée à partir d'une certaine heure. Nous avions rencontré des Français qui ont passé 6h dans leur bus à l'arrêt attendant que la route rouvre parce qu’ils étaient arrivés trop tard !
On comprend et on apprécie donc que les pauses de notre bus soient très courtes.
Nous avons mis 7h pour arriver ce qui nous a paru pas trop mal (le temps de trajet pouvant varier de 5h à 20h). Le trajet était relativement confortable, même si les routes sont souvent défoncées, particulièrement dans la longue zone de travaux, donc ca secoue!
Chitwan est réputé pour être assez touristique, et le Népal compte un autre parc naturel plus éloigné et donc plus préservé, mais après notre trajet de retour de trek, nous n’avions pas le courage d’aller jusqu’à cet autre parc et finalement nous n’avons pas été trop dérangés par le monde une fois sur place.
Notre hotel était vraiment très sympa : des petites cabanes dans les arbres ou autres chambres faites avec des matériaux de récupération. Les murs de notre chambre étaient en parti fait avec des bouteilles en verre ; le tout tenu par un couple Franco-Népalais (et leur petite fille de 18 mois). C’était un hotel « écolo » ou en tout cas qui se veut respectueux de la nature. Et un vrai havre de paix très agréable au milieu de la petite ville.
Seul bémol il y avait parfois du bruit car tous les terrains adjacents sont en construction, de nombreux hôtels poussent partout ces dernières années d’après notre hote.
Nous avons vite compris l’avantage pour nous d’avoir un hôtel geré par une francaise : on n’a pas peur de tomber malade en mangeant (on aurait même pu manger de la viande s’ils n’avaient pas que des plats végétarien), et la salle de bain était très propre et bien entretenue (il vaut mieux car les toilettes sèches ça devient vite dégoutant) !
Par contre de ce qu’on a vu ce n’est pas de tout repos de venir ouvrir un hôtel au Népal, enfin surtout de demander aux Népalais de travailler avec une exigence occidentale – en terme d’hygiène mais aussi d’organisation.
Pendant nos 5 jours sur place nous avons fait pas mal de balades à vélo pour découvrir les villages alentours, traverser les rizières, longer la rivière et observer les buffles s'y baigner, les villageois y pêcher. Nous aurions pu nous baigner aussi mais nous n’avons pas vraiment eu le courage, un petit peu peur des crocos.
Le parc compte de nombreux rhinocéros, et ceux ci viennent se baigner dans la rivière, parfois juste devant la ville, et nous profitons d'un coucher du soleil pour en observer 2 tranquillement en train de se rafraichir devant nous. Nous passons aussi devant l'un d'eux en train de rentrer dans le village et de croiser sereinement les voitures!
Nous décidons de découvrir l'intérieur du parc en passant une journée dans la jungle. Nous seront pour cela accompagné de 2 guides locaux et de 3 allemands qui étaient dans notre hôtel. C’était une longue journée qui a commencée par 2h de pirogue (un demi-tronc creusé) puis 6h à pied.
Les guides ne rigolaient pas avec la sécurité car on peut rencontrer nombre d’animaux potentiellement dangereux : des ours aux éléphants en passant par les rhinocéros et les serpents, sans oublier les tigres du Bengale. Les plus dangereux ne sont pas forcément ceux auxquels on s’attendait car le tigre va chercher à éviter l’homme alors que le parc contient des éléphants sauvages qui eux sont très agressifs. On nous a ainsi parlé à plusieurs reprise d’un éléphant en particulier, surnommé Ronaldo par les villageois qui cause des dégâts dans les villages, et a même déjà tué plusieurs personnes, la dernière une semaine avant notre arrivée.
Prudence donc, et nous connaissons maintenant toutes les manières de fuir face à ces bêtes. Pour votre information, il faut courir en zigzag face à une charge de rhinocéros et chercher à se réfugier dans un gros arbre alors qu’en cas de rencontre avec un ours mieux vaut se regrouper et faire de grand gestes et cris pour le dissuader de nous attaquer.
Nous n’avons finalement pas eu a fuir quelconque animal et n’avons croisé ni tigre ni ours ni éléphant sauvage. En même temps, malgré les explications des guides sur comment marcher comme des ninjas nous n’étions pas très discrets et lorsque l’on marchait sur les feuilles mortes, nous ressemblions a un troupeau d’éléphant. Il aurait vraiment fallu des ours ou tigres sourds pour ne pas nous entendre arriver. Par contre on a vu leurs empreintes qu’on a essayé de suivre en vain – ou alors un petit malin c’est amusé à les dessiner sur le sol !
Saurez vous différencier l'empreinte de tigre de celle d'ours?
Notre marche n'a pas été vaine non plus, et nous avons pu observer pas mal de crocodiles, des oiseaux de toutes sortes, toute la famille bambi, des poulets, cochons et canard sauvages, des rhinocéros. Nous avons même croisé un "petit" python que le guide a d’ailleurs décidé de sortir de son fossé pour qu’on puisse bien l’observer au plus grand bonheur de Lise...
Nous n’avions pas encore acheté notre nouvel objectif (avec un meilleur zoom) donc on vous laisse jouer à où est charlie pour trouver les animaux sur les photos ;)
La flore était aussi assez diversifiée, nous avions parfois l’impression de marcher dans des forêts en plein automne, parfois dans la savane ou encore dans une jungle tropicale.
Et nous avons été très surpris de voir que les responsables du parc mettent eux même le feu à la savane pour continuer à la maitriser, pouvoir marcher à travers et observer les animaux depuis les tours d’observation. Ils ne cherchent absolument pas à maitriser leurs incendies, ils allument un feu et attendent qu’il s’éteigne tout seul. Las arbres et la jungle sont suffisaments verts pour ne pas vraiment prendre et le feu s’éteint donc tout seul après avoir brulé les arbustes les plus secs. Ils font bien sur quand même attention à ne pas tout bruler en même temps pour laisser aux animaux le temps de se déplacer. Nous avons donc à plusieurs reprises traversé des endroits brulés récemments, et aperçu plusieurs feux non loin.
En nous baladant à vélo, nous sommes un jour tombé sur un centre qui accueille les éléphants. Ceux ci sont utilisés la journée pour faire des safari sur leur dos, et viennent être nourris et dormir ici. C’était un peu triste de voir à quel point leurs chaines sont courtes, et particulièrement lorsqu'un petit éléphant s'est retrouvé ne pas pouvoir aller têter sa maman qui était trop loin...
Seul regret de notre séjour, le ciel est toujours aussi opaque ce qui n’est pas très joli et nous gâche la vue. Mais nous sommes très satisfait de cette pause, pendant laquelle nous nous sommes bien reposé, et avons découvert de belles choses.