Taveuni est la 3ème plus grande ile des Fidji, elle est située bien a l’est de Viti Levu et a la particularité d’être coupée par le 180° méridien, soit la l’opposé du méridien de Greenwich, et donc la ligne de changement de date.

La plupart des gens qui vont a Taveuni prennent l’avion, mais n’étant pas pressés nous optons pour le ferry. Le problème des ferrys pour aller sur les îles éloignées des Fidji est qu’il n’y en a pas tous les jours. C’est donc un vrai casse tête d’essayer d’optimiser notre itinéraire en fonction des jours de départs !
Mais là nous avions prévu le coup et partons en direction de Suva (capitale des Fidji) pour y être le bon jour pour prendre le ferry en direction de Taveuni.

Sur notre trajet nous faisons d’abord escale à Sigatoka, cette petite ville sur la « coral coast », la cote Sud de l’ile de Viti Levu. Elle est réputée pour ses magnifique plages et sa barrière de corail, qui en suit le découpage. En plus de cela, Sigatoka accueille un parc naturel de dune de sables immenses en bord de mer.
Nous arrivons ici en bus depuis Nadi, et après avoir trouvé un hôtel, nous en profitons pour faire le tour de la ville et tester les bus locaux. C’est notre première vraie ville aux Fidji et nous avons l’impression d’être au milieu d’un vieux film américain dans une petite ville perdue du Texas. Les gens sont, encore une fois, très gentils et viennent tous nous aider à prendre le bon bus, ou viennent simplement faire la conversation.
Nous trouvons donc un petit bus pour nous emmener vers les dunes de sables, mais alors que nous nous attendions à ce qu’il nous dépose, à l’entrée principale du parc où nous aurions payé les droits d’entrée et récupéré un guide, le chauffeur s’arrête au milieu d’un petit village et nous fait signe de descendre en pointant du doigt les dunes qui bordent déjà le village. En s’en approchant, on réalise qu’il nous a laissé sur un accès annexe et nous donne donc la possibilité de les explorer seuls (et sans rien payer, chuuut !).
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On grimpe donc sur les dunes accompagnés d’enfants du village, puis on se ballade pendant une heure pour profiter du lieu, et de la vue sur la mer et les collines alentour. Bien sur il faut relativiser, nous ne sommes pas non plus en pleins milieu du Sahara disons plutôt leur dune du Pilat locale.

Nous nous rendons aussi un petit peu dans les terres jusqu’aux restes d’un fort et d’un village Tongien sur une colline dominant une rivière. La vue y est magnifique, et on y découvre quelques pierres, signes des anciennes constructions de cette tribu tongienne venue s’installer aux Fidji.
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Nous partons ensuite vers Suva, que nous ne visitons pas cette fois ci, nous contentant de la gare de bus et du port pour prendre le bateau en direction de Taveuni.
C’est d’ailleurs assez drôle car à chaque fois que l’on a dit à des Fidjiens que l’on allait à Taveuni ils ont tous eu la même réaction « Wahou, l’île Jardin, vous avez de la chance. C’est la plus jolie île des Fidji. Enfin bien sur je n’y suis jamais allé, mais c’est ce qu’on dit. »
C’est donc très motivé que nous nous rendons à 16h à l’embarquement du ferry qui devait partir à 18h. A refaire, c’était vraiment inutile de venir à 16h si ce n’est pour embarquer avec une voiture car à 21h nous commencions à trouver le temps long, et nous étions toujours à quai … Il faut dire qu’ils n’ont pas l’air très doués pour l’embarquement, chacun des conducteurs a dû être rappelé au moins une fois pour déplacer sa voiture !
Nous ne savons pas vraiment combien de temps le trajet était censé durer mais on nous avait conseillé de prendre des billets en première classe pour avoir des sièges qui s’allongent car on en a pour toute la nuit et qu’en seconde place il n’y a même pas de sièges. Nous avons bien sagement écouté ce conseil, mais les bateaux ont dû changer entre temps et nous n’avions pas de siège allongés alors qu’il y avait des sièges dignes de ce nom partout. Résultat, hormis le prix (deux fois plus élevé), la seule différence entre la première et la seconde classe c’est qu’il y a bien moins de monde.
Nous passons donc une nuit moyenne, allongés par terre équipés seulement de nos pulls, bien moins prêts donc que les Fidjiens qui ont tous des couvertures et des oreillers (même si c’est devenu interdit à cause des épidémies de puces de lit).
Nous faisons une première escale à Savusavu, sur l’ile de Vanua Levu qui est une des plus peuplée, mais n’a paraît il pas grand chose qui intéresse les touristes. Après encore un moment de galère pour sortir les bonnes voitures et appeler les conducteurs de celles qui bloquent nous repartons pour arriver vers midi sur la fameuse ile Jardin.

Le climat est différent sur cette île, bien plus chaud et plus humide, nous nous retrouvons sous les tropiques. On comprend rapidement son surnom, ici poussent tous les arbres fruitiers possibles et imaginables. Pas besoin d’engrais ou autre l’île est remplie de verdure et les jardins, très bien entretenus par les propriétaires, donnent une vraie image de petit paradis.

Après un peu de repos et de plage nous décidons de partir à la recherche de toboggans naturels. De ce que l’on a compris c’est à une 15ène de kilomètres de notre hôtel, et la seule route de l’île, bien que peu empruntée, n’est pas la meilleure des promenades. Nous commençons donc à marcher en espérant trouver un taxi assez rapidement. Finalement, 15 min plus tard nous n’avons encore croisé aucune voiture allant dans notre direction. La première voiture qui passe s’arrête et nous propose gentiment de nous prendre, au moins jusqu’à Somosomo, le plus gros village de l’ile. Nos chauffeurs étaient vraiment très gentils, et très contents que Thomas connaisse, de nom, leur cousin qui joue au RCT. Une fois dans la ville, nous n’avons toujours pas trouvé de taxi, ceux ci paraissant occupés à faire des allers retours pour ramener les gens chez eux après la messe. Nous recommençons donc à marcher, et retombons rapidement sur nos 2 copains qui se doutaient que l’on n’aurait pas de taxi et sont donc venus nous conduire jusqu’aux toboggans.
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Nous arrivons à une rivière que l’on remonte un peu pour arriver au passage qui est utilisé comme toboggan, en glissant dans le lit du torrent. D’abord un peu déçus par ces toboggans, qui ne sont pas exceptionnels, nous sommes finalement contents d’être le week-end et de voir pleins de garçons du coin venir jouer ici. On observe la technique, particulièrement celle des plus grand qui font ce toboggan naturel sur les pieds, et Thomas s’y essaye aussi avec bien moins de succès il faut dire.

Nous continuons ensuite notre promenade vers la « date line ». En effet comme on l’a déjà précisé le méridien de changement de date passe au milieu de l’île de Taveuni. Nous avons finalement été presque déçus d’apprendre que depuis quelques dizaines d’années la partie Est de l’île s’est mise à l’heure du reste des Fidji. Il faut dire que c’est quand même plus pratique pour eux, sinon impossible de parler en jour de la semaine ou autre ; mais ça aurait été assez drôle pour nous. Bon finalement, heureusement que l’on avait lu sur un blog que le panneau marquant le méridien était au milieu d’un terrain de rugby complètement paumé sinon nous ne l’aurions jamais trouvé !

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Le lendemain nous partons pour faire une sortie plongée. Nous nous retrouvons ainsi dans un bateau avec 6 autres plongeurs plus expérimentés les uns que les autres. Disons que le moins expérimenté de la bande avait 50 plongées à son compteur, bien plus que nous donc !! Nous avons même dans le groupe un homme paralysé, qui plonge donc en utilisant uniquement ses bras.
Nous sommes ici sur le détroit de Somosomo, site de plongée parmi les plus réputés au monde, et nous ne sommes pas déçus. Enfin pas tant pour les coraux, qui ont été abimés lors d’un ouragan en 2016, qui restent quand même très beaux mais moins impressionnants qu’au Timor-Oriental ; mais pour la variété de poissons que nous avons vue. **La première plongée fut notre première plongée si profonde, étant généralement aux environs de 25 mètres de profondeur. Autant vous dire que notre reserve d’oxygène n’a pas durée très longtemps (enfin celle de l’un d’entre nous surtout, l’autre fini toujours ses plongées avec la bouteille à moitié pleine). Et on a donc bien vu la différence de l’expérience, nous sommes remontés 20min avant les autres !! **

Nous avons quand même eu le temps de voir pleins de gros poissons, des requins mais aussi de gros bans de thons, de barracudas, maquereaux et autres poissons mesurant pas loin de 2m en train de chasser prêts de nous.
Lors de la deuxième plongée, il y avait moins de courants et étant moins profond nous avons pu passer plus de temps à parcourir ce qu’ils avaient surnommé « la boite de pandore ». Nous avons ici une multitude de petits poissons colorés se cachant dans les coraux mous, pour lesquels les Fidji sont si réputés.

Après ces quelques jours sur le côté Ouest de l’île nous nous dirigeons maintenant sur le côté est. La moitié de la côte est est recouverte de jungle et donc inhabitée, nous irons nous trouver un petit « hôtel » dans le dernier village de l’île. Pour y aller nous évitons les taxis hors de prix et prenons le bus comme la plupart des gens du coin. Celui ci passe 3 fois par jour donc il ne faut pas le rater. Mais on a été charmés par le paysage (que l’on a tout le loisir de regarder étant donné qu’il n’y a pas de vitres et que le bus ne va pas très vite), et les aller/venues des habitants qui rythment leur vie en fonction de ce bus : cette fois ci c’était l’heure d’amener les enfants à la crèche, le bus s’est donc rapidement rempli de maman avec des bébés ; a d’autre moment ce sont les écoliers, ou encore ceux qui finissent le travail.
Une fois dans le village de Lavena, surpris de ne pas être les seuls à venir se perdre si loin sur l’île (nous sommes à l’une des extrémités de la route de l’ile), nous faisons la rencontre de Zoé et Gilles qui sont ici depuis une semaine et nous apprennent qu’il y a finalement pas mal de passage. On tombe bien c’est l’anniversaire de Zoé, nous aurons donc le droit à un gâteau !
Pour le diner, ici pas de restaurant, on peut se faire à manger dans la cuisine (si on a prévu le coup car il n’y a pas de magasin à moins de 25km, juste une petite épicerie qui vend le strict nécessaire) ou alors (ce que l’on a fait) demander aux familles du village de cuisiner une portion de plus et de nous l’apporter. On se retrouve donc chaque jour avec une cuisinière différente, et 2 assiettes dépareillés en fonction de leurs menus respectifs. L’occasion donc de remarquer que leurs menus ne sont pas très variés et que l’on a quand même généralement le même plat.

Si nous sommes venus ici c’est pour nous défouler un peu et faire les quelques randonnées possible sur l’île. Nous commençons par la Lavena Coastal Walk, randonnée qui longe la côte jusqu'à une cascade. L’occasion donc de voir la mer, et un aperçu de la jungle qui s’avance jusqu’au bord de la plage. La promenade est très sympa, et vraiment splendide malgré le ciel noir qui nous guette. Après avoir eu bien chaud à marcher dans la jungle nous sommes très contents d’arriver à cette fameuse cascade. Enfin, on n’est pas encore arrivé il faut encore finir à la nage pour accéder à la chute d’eau que l’on voit au bout de la rivière. Nous commençons donc notre nage, quand Lise aperçoit un serpent qui nage vers nous, si vous connaissez bien Lise vous comprendrez donc qu’on a fait demi-tour bien rapidement et que c’était impossible de la faire re-rentrer dans l’eau de si tôt. Tant pis nous n’aurons donc pas vu cette cascade de près et nous contenterons donc de l’observer depuis les rochers.
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Le lendemain nous nous mettons en direction d’une autre promenade du coin, le départ se situant à 6km de notre chambre nous préférons attendre le bus pour y aller. Nous avons rapidement remarqué que le village vit complètement au rythme de ce fameux bus. Ici personne n’a de scooter (et nulle part ailleurs au Fidji, ce qui est d’ailleurs un vrai changement comparé à l’Asie), et s’il y a peut-être une personne du village qui possède une voiture il est bien seul. Leur seul lien vers l’extérieur et le reste de l’île est donc ce bus qui n’en fait qu’a sa tête ! La veille au soir il était arrivé à 19h30 au lieu de 18h, et celui de 14h n’était pas passé. Ce matin nous attendons celui de 11h pendant une bonne heure avant de le voir arriver.
Il n’y a pas d’arrêts fixes, tous les bus s’arrêtent lorsque l’on tire sur la ficelle reliée a une cloche qui annonce que l’on a envie de descendre. Malgré la vétusté des bus nous sommes toujours impressionnés de les voir équipés de lecteurs magnétiques de cartes d’abonnements.

Nous nous arrêterons donc vers Buma, afin de faire une promenade qui nous approche de 3 cascades. Cette fois ci pas de serpents nous avons pu nous baigner quand bon nous semble, ainsi qu’apprécier pour nous tout seul la beauté des paysages. Au retour, afin d’éviter d’attendre mille ans ce bus nous décidons de commencer à marcher, et avions déjà fini notre diner lorsqu’il est arrivé. Nous avons donc bien fait de ne pas l’attendre ! (Même s’il faut dire que l’on dine tôt ici, vers 18h).

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En plus de ces balades, nous avons eu le temps de nous prélasser sur les plages attenantes à notre maison. Il faut dire qu'elle est très bien placée sur une petite pointe avec une superbe vue sur les plages des 2 cotés. Bien sur avec cette position c’est aussi la première des maisons à avoir été détruite avec l’ouragan de 2016 qui a presque entièrement détruit le village. L'aide du gouvernement et internationale a permis de tout reconstruire suite à cette épreuve heureusement.

Nous décidons ensuite de retourner à notre premier hôtel pour notre dernière nuit, pour éviter un reveil à 4h du matin. En effet le lendemain nous prenons l’avion pour rentrer sur l’île principale, on a déjà fait l’expérience du bateau donc on considère que les 10 € de plus que l’on doit payer pour cet avion sont bien mérités. Et donc la seule solution pour aller à l'aéroport le jour même et le bus de 5h du matin qui ne nous tente pas trop! Nous optons donc pour l’option flemmard en nous rapprochant la veille, contrairement à nos courageux amis Belges, et retournons à l’hôtel qui est a moins de 5min de l’aéroport !

C’est sous le brouillard que nous quittons cette superbe île, nous n’aurons donc malheureusement pas le droit a une vraie vue sur les îles depuis le ciel en chemin. Nous serions bien restés plus longtemps dans le coin, la semaine est passée vite et il y a encore des promenades que nous n’avons pas eu le temps de faire. Mais le prix des billets d’avions ainsi que le fait qu’il y ait un match de rugby le lendemain à Suva nous ont convaincu.