En quittant Hanoi pour le nord, nous découvrons les bus de nuits du Vietnam dans lesquels s’alignent des fauteuils en position allongée. Lise a trouvé ça très bien, alors que Thomas est un peu grand pour pouvoir s’installer confortablement !

En arrivant à Ha Giang à 3h du matin, on apprécie qu'ici ils soient gentils et nous laissent continuer à dormir dans le bus jusqu'au lever du soleil (5h30 donc c'est quand même tôt).

La ville d’Ha Giang est un bon point de départ pour explorer à scooter la région la plus au Nord du Vietnam, tout proche de la frontière chinoise. Après un petit déjeuner, nous trouvons donc un loueur pour prendre un scooter qui sera notre monture pour les 5 jours à venir.

On avait peur d'être un peu chargé avec nos sacs sur le scooter (même si on a laissé les gros sacs à Hanoï) mais comparé aux Vietnamiens qui peuvent être 4 + 3 poules et un cochon sur un même scooter ça va on était large !!
Le loueur nous donne ses conseils de trajet, logements et de choses à faire pour les prochains jours ce qui est bien utile pour démarrer, et nous voilà partis. Nous partons donc sous un ciel très nuageux en espérant que ça se découvre pour qu'on puisse avoir une jolie vue dans les montagnes (ça fait 2 jours qu'il pleut).. Pas de chance, en arrivant sur le premier col on est dans un bon brouillard, mais ça donne un côté assez mystique et très sympa malgré tout (pas forcément sur les photos en revanche) et puis on sait qu’on refera cette route au retour donc on espère qu’on aura plus de chance à ce moment là.
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Pour le premier soir nous optons pour un « homestay » conseillé par notre loueur. Nous n’arrivons pas trop tard, en ayant eu le temps de nous perdre 15 fois avec demi-tour à chaque fois. Comme d’habitude, difficile de faire confiance aux GPS par ici !!

Nous dormons donc dans un petit village, dans une jolie maison sur pilotis au milieux de magnifiques rizières. Le confort n’est pas la priorité ici, mais on est logé à la même enseigne que la famille qui nous accueille, dans cette grande pièce remplie de matelas (avec des moustiquaires), séparés par des rideaux. Nous choisissons de diner avec la famille et ne sommes pas déçus, en effet le repas est délicieux. On essaie de discuter avec les enfants, sans grand succès, mais notre hôte se fait un grand plaisir de partager avec nous son alcool de maïs à coup de shooters qui s’enchainent vite. C'est donc là que l'on a appris à compter en Vietnamien, car ils trinquent en criant "môt hai ba yo" soit "un deux trois cul-sec".
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Le lendemain matin nous restons dans le coin et nous baladons entre les rizières en essayant d’aller jusqu’à une cascade. Après 2 bonnes heures de marche sous le soleil (on ne va pas se plaindre on préfère le soleil que la pluie) nous comprenons qu’on n’est pas près de trouver cette cascade. Au au final on aura quand même aperçu la rivière, ce n’est déjà pas trop mal.
En fin de matinée nous reprenons la route qui serpente et monte et descend les montagnes. Avec toutes les pauses photos on n’avance pas très vite, mais bon on n’est pas pressés, on profite ! La route est belle et nous plait beaucoup. Nous sommes un peu en hauteur dans les montagnes et avons de jolis points de vue.
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Dans les villages que l’on traverse les gens sont très gentils et on se retrouve vite à devoir taper dans les mains de tous les enfants en passant en scooter. Mais on finit par ne pas trop nous approcher d’eux non plus sinon ils trouvent ça très drôle de s’accrocher à nous.
Ça a été compliqué de trouver un endroit ou déjeuner, nous ne passons pas beaucoup de villages et personne n’a l’air de comprendre ce que nous cherchons, mais entre les gestes et google translate (certains parlent dans leur téléphone en Vietnamien et nous montrent la traduction) nous arrivons toujours à débrouiller.
Ces villages ne comportent souvent qu'une poignée de maisons, mais à chaque fois les batiments officiels sont les plus gros : école, mairie, siège du parti communiste sont le mimimum. L'iconographie communiste, qui est le parti unique du pays, est très présente dans la région, et les drapeaux ne manquent pas.
Le soir nous nous trouvons dans une vraie petite ville qui a du coup beaucoup moins de charme que la veille, mais nous trouvons un hôtel très mignon, qui nous fait penser à la maison des télétubbies !!
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C’est là qu’on croise les doigts pour le temps de lendemain, en effet on est censé passer la plus jolie partie de la boucle, mais si le ciel est trop brumeux on ne verra rien et ce serait bien dommage.

Le lendemain nous partons donc assez tôt le matin, et décidons en route de faire un détour avant d’entamer le col de Ma Pi Leng histoire de laisser aux nuages le temps de se lever et de nous laisser admirer le paysage.
Depuis notre départ, nous avons vu plusieurs fois des maisons en travaux, et à chaque fois nous sommes impressionné par le nombre de travailleurs. En effet ici tout le monde vient donner un coup de main, hommes femmes et enfants sont là pour aider à construire la maison. On voit donc une bonne vingtaine de scooters, et donc 2 ou 3 fois plus de monde entassés au même endroit sur un chantier. Chacun a son rôle : remplir des seaux d’eau,de sable ou de terre, chercher du bois, faire passer tout ca jusqu’au toit, faire la cuisine pour tous les travailleurs... Bref tout le monde a l’air bien occupé.
On remarque aussi que dans les environs les hommes âgés ont tous un béret. On en conclu donc que si les Marseillais sont venus importer la pétanque au Laos, ici la colonisation a dû se faire par des basques !

Les femmes sont souvent en tenues traditionnelles magnifiques, et ces tenues varient beaucoup, parfois d’un village à l’autre, et on comprend ainsi que plusieurs ethnies cohabitent dans la région. Après nous être un peu renseigné (et avoir visité le musée de la femme à Hanoi) on apprend qu’il y a plus d’une 40ène d’ethnies différentes au Vietnam. Et on a d’ailleurs été intrigué de voir que la moitié sont matrimoniales c’est à dire que les femmes héritent, et lors du mariage l’homme vient vivre dans la famille de sa femme et prend son nom de famille.
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On continue la route, le ciel est un peu plus clair et c’est vrai qu’en montant on a une très belle vue sur la vallée qui fait un canyon. Mais on n’a pas trouvé non plus que c’était vraiment spectaculaire comparé aux autres vues que l’on a eues qui valaient tout autant le détour.
Après avoir passé le col, alors que l’on se dirige tout droit vers la Chine (en tout cas vers le Nord) nous voyons des grottes sur le bord de la route et sur les sages conseils de Matthieu (le frère de Thomas) nous nous arrêtons pour aller les explorer.
On choisi celle qui nous paraît le plus près parce que les autres sont quand même bien loin.
Même comme ça, l’accès n’est pas évident et nous avons fait un bon détour ayant du mal à nous repérer dans les champs de maïs, ce qui a dû décourager les autres touristes qui nous regardaient de loin pour voir si ça valait le coup d’y aller. Mais une fois dedans nous avons été impressionné par la taille de la grotte, même si on a quand même été un peu déçu de ne pas pouvoir la traverser comme Matthieu nous l’avait dit. Il a dû y avoir un éboulement de pierres entre temps ou on a mal cherché, et puis c’est le moment où Lise s’est souvenue qu’il s’était retrouvé à devoir ramper avec des serpents à côté de lui, ce qui l’a bien démotivée pour essayer de passer entre les pierres !!
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On reprend la route, et nous dirigeons maintenant vers le point le plus au nord du Vietnam en longeant de près la frontière avec la Chine.
On aperçoit donc à plusieurs moments des bonnes barrières de barbelés la délimitant. C’est vrai que grâce à l’espace Schengen nous n’avons pas l’habitude de voir des frontières fermés. Mais les barbelés ne sont pas partout et en laissant le scooter on découvre qu’il est assez facile de les contourner pour passer de l’autre côté.
On vous laisse imaginer lequel d’entre nous est du mauvais côté de la barrière... Le loueur de scooter nous avait dit qu’on pouvait traverser la frontière en précisant bien tout de même de ne pas le faire s’il y avait la police. Ca aurait été bête de finir au commissariat pour avoir mis un pied en Chine donc on ne s’attarde pas trop.

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En arrivant tout au Nord, on découvre qu’ici l’esprit patriotique est bien présent car c’est un immense mat de 30 mètres de haut portant fièrement un gigantesque drapeau qui nous accueille. La vue d’en haut est très belle, et porte jusqu’aux premières collines chinoises, séparés du Vietnam par une profonde vallée.
Nous nous trouvons un homestay très sympa pour passer la nuit. Et après un coucher de soleil sur la Chine depuis un ancien poste de garde français, nous partageons le diner avec la famille avec deux anglais. Notre hôte parle assez bien anglais qu’il a pu apprendre grâce à une ONG il y a quelques années. Depuis ses fiançailles il s’est installé ici, dans le village de sa future femme et ils ont ouvert cette chambre d’hôte. Comme toute Vietnamienne digne de ce nom sa femme aime particulièrement Hello Kitty, et en nous montrant les draps qu’elle est en train de coudre elle nous explique que toute leur chambre est maintenant couverte de petits chats roses. Ça n’avait pas l’air de beaucoup plaire à son futur-mari mais il n’avait pas l’air non plus d’avoir son mot à dire !
Il nous a aussi beaucoup parlé de la difficulté d’une ville frontalière, visiblement les relations ont l’air assez tendues, même si beaucoup de gens du coin se retrouvent à travailler en Chine. Ils y sont bien mieux rémunérés, mais les conditions sont parfois proches de l’exploitation et ils n’ont pas le droit de s’y installer.
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Après cette soirée très instructive, et encore une fois bien arrosée avec de l’alcool fait maison, nous continuons notre boucle en redescendant vers le Sud.
Nous nous arrêtons sur le chemin visiter un palais construit par un roi des Hmongs qui a dirigé la région. Il paraît que plus qu’un roi, c’était un baron du commerce de l’opium, et le palais est dans le style d’un manoir chinois, avec deux cours intérieures très jolies. La journée est assez longue, et la route pas toujours très évidente donc on fait un peu moins de pauses. Enfin on fait surtout des pauses pour prendre des cafés et laisser passer les grosses averses quand on peut !!
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Nous passons notre dernière nuit dans un autre homestay avec un couple de Belges. Cette fois ci la propriétaire ne parle pas trop (voire pas du tout) Anglais, mais elle communique très bien avec les signes et sa bonne humeur met une très bonne ambiance. On se demande comment elle arrive à être aussi motivée chaque soir en dinant avec des gens qui ne parlent pas sa langue. Encore une fois nous avons le droit à de l’alcool maison (de riz pour changer) et alors qu’elle nous sert shooter sur shooter, elle se sert du coca pour trinquer avec nous et fait semblant d’avoir du mal à avaler car c’est trop fort !! 
Le lendemain, dernier jour, nous profitons de la matinée pour faire un tour dans le village, observons les gens travailler dans les rizières, et allons voir une cascade (que l’on a trouvé cette fois ci même si elle était bien cachée). Pour finir avant de rentrer nous visitons une dernière grotte qui était vraiment très belle (bien plus grande et aménagée).
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Nous avons beaucoup aimé ces 5 jours dans le "grand nord" du Vietnam, et aurions bien passé plus de temps à la découverte de cette région. Mais il faut quand même avouer qu'on est content de rendre le scooter, on n'aurait jamais cru dire ça mais enfait c'est du sport de faire du scooter, on avait pleins de courbatures à la fin à force de rester dans la même position et de lutter pour rester droits !
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Une fois arrivés à Ha Giang nous prenons immédiatement un bus en direction d’Hanoi, et retournons donc passer une nuit dans la collocation de Camille.