Pour satisfaire notre envie de plage, nous nous rendons dans le Sud du pays, une région encore peu développée touristiquement mais dont nous avons lu qu’elle abrite des plages magnifiques.
Le seul inconvénient est que celles ci se trouvent donc à plus de 1000km du lac Inle où nous nous trouvons, et bien sur il n’y pas de transport direct. Le train étant très lent, l’avion très cher (et avec un changement), nous optons donc pour 40h de trajet en bus !

Bago

Celui ci commence par un bus de nuit jusqu’à la ville de Bago. Pour la première fois nous avons été obligé de prendre un bus VIP qui n’est guère mieux que certains autres si ce n’est qu'on a droit à un coca et des gâteaux en plus de la bouteille d’eau ; c’est aussi la première fois que nous ne sommes pas les seuls occidentaux du bus – nous sommes même la grande majorité. Nous arrivons à Bago à 6h du matin et nous devons attendre jusqu’à 14h notre bus suivant. Nous profitons donc de cette escale pour aller visiter le monastère de la ville, à l’heure du déjeuner des moines.
Nous arrivons en avance, le grand monastère est alors très paisible, quelques moines vont et viennent, seule la cuisine paraît active. En effet des énormes marmites de riz sont en train d’être préparés, accompagnés de divers plats installés sur des tables rondes pour nourrir la centaine de moines.
Soudain, nous voyons arriver plusieurs gros groupes de touristes thaïlandais, qui sont comme nous en visite. Ne sachant pas comment cela se passe nous ne comprenions pas encore tout, mais les touristes forment une haie d’honneur et préparent de la nourriture et des billets à donner en offrande aux moines : ils ont apporté tout un tas de friandise différentes, et après une offrande financière, prennent des assiettes de riz.
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Arrivent alors les moines. Ceux ci forment une longue file indienne qui d’abord attends, puis au son d’un gong s’avance dans la travée formée par les fidèles qui leur remettent des paquets de gâteaux, une assiette de riz, ou de l’argent directement. Les premiers moines sont les plus âgés, et ils reçoivent tellement d’offrandes que l’on commence à s’inquiéter pour les derniers. En effet certains sont plus chanceux que d’autres, et il ne reste presque plus rien pour les derniers bonzes, on s’inquiète pour leur estomac, mais heureusement les marmites sont encore pleines et on est rassuré de les voir prendre une portion de riz avant de rentrer s’asseoir !
Une fois tous les moines installés c’est l’heure d’une prière récitée par tous avant d’attaquer le repas, et si les moines les plus âgés semblent absorbé dans leur prière les yeux fermés, les plus jeunes sont plus facétieux, il faut dire qu’il y en a de vraiment très jeunes.
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Nous prenons ensuite notre deuxième bus, qui va nous emmener à Dawei, après 12h de trajet. Nous arrivons donc à 2h du matin dans la ville de Dawei, où nous prévoyons de louer un scooter le lendemain matin pour continuer notre périple.
Arriver à 2h du matin c’est vraiment l’heure la pire, ne sachant pas quand on allait arriver nous n’avions rien réservé, dans d’autres pays on aurait pu dormir dans la gare de bus en attendant que le soleil se lève, mais en Birmanie il n’y pas vraiment de gare de bus donc ni siège ni toit, juste des tuktuks et des chiens errants !
Etant fatigué nous décidons donc de chercher un hôtel pour le reste de la nuit, mais nos premiers essais s’avèrent infructueux, ceux ci n’étant pas autorisés à accueillir les étrangers, d’autres étaient complets. Lorsque nous trouvons des hôtels prêts à nous accueillir, les prix qu’ils nous annoncent sont bien trop chers pour les quelques heures de nuit qu’il reste, et les réceptionnistes tout juste réveillés par nos soins n’ont aucune envie de négocier. La ville n’étant pas très agréable à cette heure ci, les parcs fermés, nous décidons alors de nous poser sur des chaises devant l’un des hôtels pour y dormir un peu attendant que les commerces ouvrent pour prendre un bon petit déjeuner et aller louer un scooter pour continuer notre route.
Vous l’aurez compris ce n’était pas la meilleure nuit de notre vie !!

Sin Htauk beach

Nous trouvons un loueur de scooter et nous mettons d’accord pour prendre les scooters durant 4 jours et leur laisser nos gros sacs. En effet nous avions réservé pour les 3 nuits suivantes des bungalows sur une plage plus au Sud, vers le bout de la péninsule de Dawei.

Nous voilà donc partis pour 3h de scooter. La route que nous suivons est très belle, et on profite bien de la liberté amenée par le scooter en traversant les petits villages et en observant le paysage : des montagnes de jungle derrière lesquelles on imagine la mer d’un coté, des champs et rizières de l’autre. Après 2h de route, nous nous engageons sur une petite piste, qui se transforme très vite en mauvais chemin qui monte et qui descend pour traverser les collines et se rapprocher de la mer. On avance donc doucement, ce qui nous permet de profiter de la vue, on découvre la mer, on est entourés de palmiers, puis de jungle. On traverse un, puis deux petits villages de pécheurs dans lesquels les habitants nous sourient et nous saluent, la route est de pire en pire on est donc content a la fin du second village quand le chemin s’arrête.
Il est temps maintenant de laisser le scooter et de parcourir le dernier kilomètre nous séparant de notre plage à pieds. En effet, il nous faut traverser la mangrove, ce qui ne peut être fait en scooter (ou alors à marée très basse).
En arrivant, on est immédiatement récompensés de la fatigue accumulée durant ces deux derniers jours de trajets. On découvre une immense plage de sable blanc, en arc de cercle avec des massifs de jungles à chaque extrémité. La plage est entièrement déserte à 2 exceptions : notre hôtel, constitué d’une dizaine de petits chalets donnant directement sur le sable, et une unique cabane dans laquelle vit un pêcheur.

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La mer est agitée, mais les vagues ne nous empêchent pas de nous mettre à l’eau ! Nous découvrons ensuite notre chalet, nous en avons pris un directement sur la plage, doté d’une belle terrasse, et surtout d’une immense ouverture permettant d’avoir la vue sans se lever du lit. Nous avons ainsi l’impression que notre lit et directement sur la plage, avec les odeurs et le son de la mer pour nous bercer.

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Durant les jours que nous passons ici, nous ne contentons pas de nous reposer sur notre terrasse, de boire des jus de fruits glacés avant de nous mettre à l’eau ou des bières en regardant le coucher du soleil.
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Nous en profitons aussi pour explorer les alentours attirés par leurs cotés sauvages.
Tout près, se trouve une autre plage, encore plus longue que celle sur laquelle nous nous trouvons. Nous y découvrons un petit mouillage dans lequel se trouvent les bateaux des pêcheurs des villages que nous avons dépassés, et l’eau y est plus calme que sur « notre » plage, c’est donc bien agréable pour s’y délasser. Nous marchons sur les plusieurs kilomètres de sable blanc, sans croiser personne – mis à part les milliers de crabes qui fuyent sur notre passage - jusqu’à en atteindre le bout. Celui ci est marqué par l’entrée d’une lagune, au delà duquel on voit une nouvelle plage réputée pour être la plus belle du coin.
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La marée étant actuellement basse, on aperçoit des bancs de sables qui dépassent dans la lagune, l’eau y est basse et bleue turquoise. C’est vraiment une vue magnifique, et allongés dans un peu d’eau, ou en marchant les pieds dans l’eau et admirant le sable blanc, l’eau transparente et les collines de jungle on se sent vraiment privilégiés d’être seuls sur cet endroit encore désert malgré une telle beauté.
On décide alors de traverser jusqu’à la plage d’en face. On avance tout d’abord jusqu’à ne plus avoir pieds puis on nage jusqu’à une ile de sable formée par la marée, avant de continuer en suivant le passage emprunté par 2 pécheurs. Le courant est assez fort et nous entraine, mais nous passons finalement sans soucis sur la nouvelle plage. On marche un peu sur celle ci, qui est accessible directement en scooter, et sur laquelle on croise donc quelques birmans qui nous saluent de loin. On ne s’attarde pas trop, n’ayant pas envie de laisser la marée remonter et nous coincer ici ou rendre notre retour difficile. Et puis il faut dire qu’on commence à avoir faim et on a encore quelques kilomètres de plage à parcourir avant d’arriver au seul restaurant du coin (notre hôtel).
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Ne nous étant pas assez extasiés devant la beauté de la lagune (et découragés par le fait de devoir faire 1h de scooter sur de la mauvaise route avant d’atteindre les autres plages les plus proches), nous décidons le lendemain de retourner sur l’autre plage en passant par la lagune.
Ce n’était pas vraiment la meilleure des idées que l’on a eu, notre peau avait déjà du mal avec tout le soleil des jours précédents (malgré des tonnes de crème solaire) et nous voilà repartis pour 4h – 5h de marche sans aucune ombre (ni nourriture). Et puis bien sur la casquette de Lise était restée au bungalow – heureusement un foulard ça sert à tout !

Vous l’aurez compris on a un peu subi la chaleur et le soleil, on avait l’impression de cuire sur place, par contre les paysage étaient vraiment superbes et valaient clairement le coup !!
A chaque fois qu’on en avait marre on regardait autours de nous et direct ça remotive !!
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Après avoir commencé par longer la plage comme la veille, nous nous enfonçons dans mangrove en espérant arriver au bout de la lagune. Nous sommes encore à marée basse et pouvons donc marcher sans avoir trop d’eau.
Une fois dans la lagune nous la longeons (en marchant dans l’eau pour « rafraichir » un peu) pour retourner là où nous étions la veille.
C’était une longue ballade mais nous en gardons un super souvenir, et les paysages étaient bien loin de ce que l’on imaginait en pensant à la Birmanie.
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Nous passons notre dernier jour sur la péninsule à explorer les autres plages et villages de pécheurs du coin. Pour ça il faut retourner au scooter, puis conduire pendant 45min avant de retrouver la route.
Nous voyons en partant que la marée n’est pas encore basse mais on se disait que les personnes de l’hôtel nous auraient prévenues si le niveau de l’eau était trop haut pour rejoindre le scooter. Visiblement ils ont oublié de nous prévenir, on s’est rapidement retrouvé à marcher dans l’eau, puis petit à petit de plus en plus profond.
Bien sur avec ce niveau d’eau nous avions du mal à retrouver le bon chemin et avons même dû faire demi-tour à un moment (il aurait fallu se mettre à nager, mais avec l’ordi dans le sac on n’était pas trop tenté). On a donc mis un peu plus de temps qu’à l’aller, mais nous sommes arrivés au chemin et avons bien rigolé – enfin surtout Thomas qui est grand et n’avait pas besoin de porter son sac sur sa tête !!
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Les gens aussi ont bien rigolé en nous voyant arriver trempés, les jeunes un peu moqueur, mais les adultes nous ont indiqué ou l’on pouvait se doucher et nous ont gentiment offert des fruits. Heureusement qu’a l’aller c’était marée basse, sinon on n’aurait jamais compris que c’était ça le chemin que l’on devait prendre !!

Nous chevauchons à nouveau notre scooter pour explorer le sud de la péninsule. Au programme, découvertes de nouvelles plages, arrêts dans des villages de pécheurs, et point de vues en montant sur les hauteurs y trouver les stupas. On passe une journée très agréable, à nous balader.
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En revenant vers Dawei pour rendre notre scooter, nous nous prenons une belle averse, qui nous décourage de nous arrêter sur une dernière plage comme nous en avions initialement l’envie. Nous rentrons directement à Dawei nous reposer dans cette petite ville assez étonnamment jolie, on aime beaucoup les maisons de style colonial avec les premiers étages en bois.