Pakokku
Nous quittons Mindat en taxi. Enfin on avait réservé un bus qui devait venir nous prendre à l'hôtel entre midi et 1h, mais à 11h30 lorsque nous nous disons qu'il est temps de faire notre sac, Mike un anglais avec qui Lise avait discuté le matin vient nous dire qu'il y a une voiture qui attend devant et qu'il pense que c'est le bus pour aller à Pakokku.
Nous nous retrouvons donc à faire nos sacs en 5min, d'autant plus que Thomas était malade, et nous montons dans le taxi avec Mike et un autre Birman.
On peut penser que c'est plus agréable une voiture qu'un bus mais ce n'est pas le cas. En voiture, on est tenté d'aller plus vite et au vu de l'état des routes ce n'est pas agréable du tout pour les passagers !
Le retour passe quand même assez vite entre les fêtes que nous voyons dans chaque village traversé (d'ailleurs même avec les vitres fermées les gens essaient de nous arroser) on est aussi souvent arrêté par des gens qui nous distribuent à boire ou à manger.
De Pakkoku, nous n'espérions voir que la gare de bus pour un changement en direction de Mandalay, nous y passerons finalement 4 jours complets.
En effet, aucun bus ne quitte la ville durant la fête, et ceux du lendemain sont déjà complets. Nous voilà donc partis pour plusieurs jours dans cette ville où il n'y a a priori rien à faire et toujours pas de wifi, ni de restaurant digne de ce nom. On s'est donc trouvé un hôtel sympa avec piscine pour en profiter pour nous reposer, regarder des séries et nous balader dans la ville en fête. Bon évidemment quand Thomas a cessé d’être malade ce fût au tour de Lise donc ça ne tombait pas si mal.
La fête de l’eau, ou Thingyan, est la célébration du nouvel an birman : une petite semaine remplie de festivités dans tout le pays. En particulier, nous avions compris, et commencé à le subir, le principal moyen de célébration consiste à s’arroser joyeusement les uns les autres.
Lors de notre première sortie nous étions préparés à être mouillés mais nous avions quand même pris notre appareil photo, nous disant qu'on pourrait se poster un peu loin et prendre quelques clichés ... clairement nous n’étions pas prêts !!
En moins de 2 min nous étions trempés de chez trempés, l’appareil est resté emballé dans un sac plastique au fond du sac à dos et nous nous sommes contentés de la gopro pour les photos. Tout le monde se fait mouiller mais étant les seuls (peut être pas les seuls mais on n'en n'a pas croisé d'autres) blancs dans la ville, les gens ne nous loupaient pas et étaient euphoriques à notre passage.
En plus de vouloir prendre des photos avec nous, ce dont on commence à avoir l'habitude, tout le monde nous disait bonjour, venait nous serrer la main, nous arroser et surtout nous demander si nous étions heureux. On s’est senti comme de vraies stars, mais c’était vraiment touchant de voir tout le monde heureux de partager ce moment de fête avec nous.
Le long des routes, des stands plus ou moins gros sont installés pour diffuser de la musique, mais aussi pour installer des tuyaux d’arrosage afin de mouiller la foule qui se masse et se trémousse devant.
Quand on arrivait près de l’un de ces podiums, les jeunes comme les moins jeunes sautaient sur Thomas pour le faire boire et danser. La plupart laissaient Lise tranquille à part pour l'arroser et la prendre en photo tout de même. On a d'ailleurs remarqué que les filles étaient plus souvent avec les tuyaux en train d'arroser ou sur les pick-up qui passent se faire arroser que sur la route en train de danser et de boire !!
Lors de nos ballades, à l’écart des gros stands, nous avons aussi croisé beaucoup de familles en train de célébrer ensemble, enfants comme adultes avaient l’air de bien s’amuser. Très souvent, elles nous ont offert des plats et boissons traditionnels et nous invitaient à les rejoindre, nous avons passé de très bons moments à arroser à notre tour les gens qui passent à l’aide de seaux d’eau, voire parfois à l'aide d'un rameau que l'on trempait dans de l'eau parfumée !
Pour le dernier jour, qui se finit par leur nouvel an, l'ambiance est au summum, les gens préparent de gros repas et invitent tous leurs voisins (les autres jours c'était plutôt des pâtisseries qui étaient distribuées) donc autant vous dire que l'on aurait pu manger une dizaine de fois. Mais Lise était encore malade et n'avait pas très envie de tester et Thomas n'avait faim qu'une seule fois. On a donc dû refuser en essayant de ne pas les vexer (ce n'était pas toujours évident)
Une fois la fête terminée nous partons à la recherche d'un transport pour Mandalay. Souvent le plus simple en Birmanie est de demander à l'hôtel qui appelle directement toutes les "compagnies" pour nous trouver un bus à l'heure qui nous convient. Cette fois ci notre hôtel n'avait pas l'air très débrouillard, nous nous chargeons donc de faire un tour à la station de bus la plus proche. La barrière de la langue a rendu les choses compliquées, mais après avoir fait tous les stands on pense avoir réussi à trouver un bus pour le lendemain matin. En effet un monsieur âgé a essayé de faire la traduction de la dame de l'agence et nous a répété un bon nombre de fois " Tomorrow, 8 o clock Mandalay 6 o clock "
On pense donc comprendre que demain il y avait un bus qui partait à 8h et mettait 6h pour arriver à Mandalay.
Le lendemain matin nous étions bien là à 8h (un peu en avance dans le doute) et à notre grande surprise il y avait bien un bus prêt à partir.
Mandalay
On n’avait pas vraiment regardé les distances avant de partir, et lorsque l’on remarque qu’il n’y a que 160km entre Pakokku et Mandalay et pourtant 6h de route on comprend que nous avons pris un « slow bus », ce sont des bus pas très rassurants ni agréables et qui s'arrêtent très régulièrement pour embarquer des gens, quitte à les rajouter sur le toit quand l’intérieur est complet.
Nous restons 3 jours à Mandalay, assez de temps pour arranger la suite de notre voyage et de découvrir la ville. C'est assez simple de s'y repérer car les routes sont toutes quadrillées et numérotées.
Le premier jour on se ballade, profite d'avoir de vrais restaurants pour faire le plein et on visite quelques temples. En particulier, autour de l’un d’eux nous découvrons des alignements de centaines de petites pagodes, chacune contenant un bloc sur lequel est gravé une partie de ce qui constitue au total un énorme livre. Plutôt impressionnant et sympa avec le coucher du soleil. Lise se laisse convaincre par une jeune fille qui lui applique du Thanaka sur le visage. Cette poudre venant d'un arbre est très utilisée sur les femmes et les enfants dans le pays pour se protéger du soleil, et pour des raisons esthétiques.
Le lendemain nous louons un scooter pour découvrir les environs plus lointain. Au programme les anciennes cités royales de Sagaing et Ava.
La route depuis Mandalay est simple mais nous profitons du scooter pour éviter la grosse route et nous balader dans la campagne. On se retrouve parfois sur des tous petits chemins, en effet nos applis de gps ne font pas de différence ici entre une vraie route et un chemin à vache. On y croise des pêcheurs, des gens travaillant dans des rizières ainsi que beaucoup de métiers à tisser.
En arrivant dans les anciennes cités royales nous sommes encore une fois impressionnés par le nombre de monastères et de temples présents. On aperçoit des stupas dorés partout où nous regardons. On y croise donc logiquement beaucoup de moines aussi.
On doit quand même dire qu’on commence à se lasser d’aller voir des stupas, nous sommes donc contents de visiter aussi des vieux monastères qui amènent un peu de diversité, mais aussi de découvrir la campagne birmane et ses habitants.
En fin de journée, comme tous les touristes de Mandalay, nous nous rendons au pont d’U-Bein, le plus grand pont en Teck du monde qui permet de rejoindre les 2 rives d’un lac.
N'étant pas dans la saison touristique nous avons de la chance, il n'y a pas trop de monde; par contre le mauvais côté de visiter des pays "hors saison" est que les paysages sont parfois moins spectaculaires. En effet, étant à la fin de la saison sèche le niveau du lac est très bas ce qui fait que le pont est entièrement sur la terre ferme, de plus le ciel est très couvert et l'épaisse couche de nuages gâche notre coucher de soleil. Un peu déçu par le spectacle nous passons quand même un bon moment et prenons quelques photos.
Suite à ce passage à Mandalay, nous continuons notre séjour, en nous dirigeant vers le lac Inle.